lundi 14 avril 2014

Ton voile, ta liberté, mon Mjollnir, ma parole.

Salut.

Tout d'abord je tiens à dire à la personne qui m'a gentiment demandé si j'étais allé voir l'assistante sociale sur un vieil article que, cet article est un vieil article, oui, j'étais allé voir une dame qui m'a gentiment octroyé deux coupons de 16 euros pour me nourrir moi et mes trois chats pendant un mois et que mes aides (de 60 euros) mensuelles ont été rejetées par la mairie parce que je gagnais trop d'argent.
Voila.
Sinon, non, j'y vais plus, merci, nous ne comptons plus que sur nous même.
Mais c'est gentil de s'en inquiéter, et ça partait d'une bonne intention.
Néanmoins on m'a fait comprendre qu'à moins de pondre trois gosses et de me faire déclarer en tant que mère célibataire, et avec la gueule que j'ai, je peux me brosser violemment le cul avant d'avoir des aides sociales.
Donc Lol.

Ensuite, avant de commencer cet article, et parce que je sais qu'on va me taxer d'anti-religieux primaire.
(et au cas où de pauvres âmes en peine arriveraient ici sans avoir lu les articles précédents.)

Je pratique la foi dans les dieux Ases, autrement appelée Asatru par les poètes du 17èmes siècle (alors qu'à la base cette religion n'avait pas de nom). Une religion "païenne" (olol) c'est à dire "non monothéiste et dont les pratiquants ont été convertis à grands renforts d'épées dans ta gueule par Rome". Polythéiste et vieille de plusieurs millénaires, rencontre entre les différents peuples nordiques et germaniques et le chamanisme ancestral des peuples du grand nord.
Voila.
Non, c'est pas "conventionnel" parce que ce n'est pas monothéiste, mais c'est pas plus étrange qu'une conversion au bouddhisme. Quoique pour un européen, j'aurais même tendance à dire que c'est moins étrange. Mais bref.

Donc OUI j'ai eu une éducation religieuse, et catholique.
Oui, j'ai étudié l'histoire et les grandes "religions fondatrices" (OLOL) et j'ai aussi étudié les religions païennes.
Et non je ne pratique ni la wicca ni les trucs new age qui ne me parlent aucunement.
(Et j'en profite pour caler ici qu'au Danemark notamment, et en Norvège je crois, ma religion est reconnue, et il y a eu une reformation de l'assemblée du Thing. Donc je suis pas seule dans mon délire merci.)
(Sauf en France. Ou on doit être douze. Peut-être.)

Donc.
On peut commencer.

Y'a deux ou trois jours, je lisais un article du site Madmoizelle.com qui parlait du port du voile.
http://www.madmoizelle.com/voile-temoignage-242436
(cet article donc.)
Et, en gros, pour ceux qui ont la flemme (et je sais qu'il y en a) (néanmoins je vous conseille d'aller vous faire votre idée par vous même), la demoiselle qui témoignait racontait que, selon un choix conscient, et parce que le modèle de la femme "occidentale" (wut) lui déplaisait, et était selon elle une soumission à un idéal trop difficile pour une femme, elle avait choisi de trouver sa liberté dans sa soumission à Dieu, et de le montrer par le voile.
Que le voile pour elle était un symbole de modestie.
Que la liberté de la femme "occidentale" n'était pas un modèle de liberté mais un carcan parce que la femme était obligée d'être parfaite.
Et que le voile était son symbole de la soumission à Dieu, pas quelque chose qui couvre.

...
Bienbienbien.
Hurm.




Du coup, j'ai essayé de réagir sur le forum.
J'ai dit que je ne comprenait pas comment soumission = liberté.

Je me suis fait répondre que j'avais à juger, et que les femmes se libéraient comme elles le voulaient.
Et que de toute façon, j'avais pas à appréhender son mode de vie avec ma vision "occidentale." (derechef.)
Et beaucoup de monde a soutenu cette jeune fille en disant que c'est beau, c'est une belle action, c'est un acte de courage.
(ahah, pensez maintenant à ce que je vous ai dit sur ma religion, et dites moi si vous avez pensé que je suis "trop décalée" ou "tarée de new age" ou si vous avez dit "waow, c'est bô, elle a troooop de courage.")
(bien.)
(Mais chez les Asatru le prosélytisme est interdit, donc j'ai pas le droit de faire ma promo, alors continuez à vous marrer ou renseignez vous, ça me fera une belle jambe en mousse toupareil.)

J'ai ensuite dit que je trouvais que le voile était quand même pas très très bien niveau "lutte contre le patriarcat", toutes ces choses. Et que voiler le corps et en faire un tabou était aller dans le sens de la culture du viol et de la bigoterie.
On m'a poliment demandé de fermer ma gueule, que mon avis ne faisait pas loi.
Et que juger était mal.
(ah-ha.)

J'ai ensuite dit que, quand même, c'était un peu violent, que quand une femme s'oppose aux principes de la laïcités demandant de ne pas afficher de signes ostentatoires de sa religion (libre pratique du culte, mais pas de prosélytisme, etc...) on lui dit "trop de courage, c'est beau, go girl" et que quand un autre dise "ouaih non mais ça me dérange un peu quand même, de cacher les femmes, je trouve ça réducteur surtout dans un pays laïque, quand même, ou les femmes se sont battues pour le féminisme."
On m'a dit:
"Ah oui? Tu crois qu'elle fait ça pour faire chier les Français? Mais grandit un peu. C'est vraiment nul comme réaction. Primaire."
Et on m'a un peu fait comprendre que j'étais une sale raciste de merde.



Maismaismaismais.
Que c'est intelligent tout ça.

Non.
Je suis pas raciste.
J'aime pas qu'on me fasse chier.
Et qu'une meuf vienne me balancer "au nom de principes vieux de 1400 ans créés pour des pécores illétrés dans un désert aride je vais chier sur tes principes féministes ancrés dans leurs temps" au coeur même d'un magazine que j'ai plutôt tendance à considérer comme intelligent à la base.
Ça.
Ça me fait carrément chier.
Violemment.

Comprenez moi.
Je suis bien placée pour savoir que suivre les traditions d'une religion est important quand c'est quelque chose dans laquelle on croit.
Je fais des libations aux Dieux quand je bois. (Oui j'ai le droit de boire Xd je fais ce que je veux, manquerait plus que ça.) Et ce dans le but de me souvenir de la chance que j'ai.
Je fête la roue de l'année.
Là ça va bientôt être Beltaine et je vais colorer des oeufs pour célébrer le printemps, Ing, Balder, et le renouveau des saisons. Car l'oeuf représente la naissance infinie, et donc le renouveau.
(Ah oui, les oeufs et tout. C'est une tradition viking. Pas Catholique. C'est comme le sapin. C'est païen. Et marie, toussa, le bleu de sa robe. C'est la couleur des déesses mère. Quand au diable, ahahah. En réalité il s'agit d'un dévoiement des dieux cornus, dont notamment Pan, Cernunnos et Loki, qui étaient les dieux des excès  et que l'Eglise ne voulait pas voir des orgies et des bacchanales parce que "'austérité" et "dévotion" (et aussi (mariage et procréation, lignées, descendance, pouvoir etc...). Le diable n'existe pas, désolée. C'est juste un masque moche sur de vieilles idoles sympathiques et avinées. :) Bisous. )

Mais.
Mes traditions ont une signification.
Une signification que j'ai comprit.
Une signification qui me touche.
Et il va de soit que je n'irais pas égorger de pauvres chèvres pour satisfaire Odin.
Et il va de soit aussi que je ne sortirait pas avec une arme blanche comme tout viking est censé le faire.
Parce que c'est interdit, et pas du tout adapté au monde moderne.

Les païens à travers le monde ont apprit à s'adapter.
Et pourtant c'est une religion qui est peut-être plus vieille que la religion juive. Qui en met plein dans la gueule niveau dates aux chrétiens. Qui ont eux même 600 ans de plus que les musulmans.

Alors pourquoi, bordel de chiotte, pourquoi est-ce que ces mecs ne peuvent pas s'adapter au monde moderne?


Goûte.
Tu n'iras pas en enfer.
Personne ne devrait être puni de se faire
plaisir.


Je le répète.
Ami, ta couleur de peau m’indiffère.
Tes opinions m'intéressent par contre.
Et quand tu as décidé que ton opinion était meilleure que la mienne.
Surtout si tu vis, envers et contre tous, dans des traditions confites dans le rance et qui n'ont plus leurs places dans le monde moderne.

Des exemples?
Alors...
Au hasard...
ÉGORGER ET LAISSER SE NOYER DANS LEURS SANG DES PAUVRES BÊTES QUI N'ONT RIEN DEMANDE A PERSONNE SUR LA BASE DE PRINCIPE D’HYGIÈNE D'IL Y A PLUS DE MILLE ANS DANS LE DÉSERT QUAND Y'AVAIT PAS DE FRIGO ET QU'IL FAISAIT  50 A L'OMBRE.
pfuh.
Pardon.

J'ai déjà parlé de mes principes omnivores ici (et je ne le referais pas) et je pense que les abbatoirs sont assez sordides pour qu'on ait pas besoin d'égorger des animaux en les laissant se noyer dans leur sang dans une douleur affreuse tout simplement parce que, chez les juifs et les musulmans, dans leur désert du début de leur histoire, la viande se conservait mieux si elle était exsangue.

C'est finit tout ça les copains.
Y'a des frigos maintenant.
Et des agents conservateurs.
Et un minimum d'humanité envers ces pauv's bêtes qui ne voient déjà pas le soleil. pas besoin de les torturer à la fin de leurs vies de merde.
Si votre seule excuse pour justifier cette débauche de souffrance animale inutile c'est "Dieu".
Vous êtes un connard.
Non, sérieux.

Et je chie mentalement dans votre bouche.
Ca vous changera de l'animal qui se convulse avec son sang qui
lui coule le long des narines en l'étouffant.
Ordure.

Autre chose.
Le porc.

...
*prends une grande respiration*

Il y a très très longtemps, les gens au sud de la Méditerranée sont allés péter la gueule à ceux au Nord de la Méditerranée . Ils se sont violemment tapés dessus. Et ceux du sud sont rentrés dans leurs pays avec des richesses notamment la viande de porc, que les gens du nord consommaient en grande quantité. Car tout est bon dans le cochon comme on le sait, et une bonne bête nourrit une famille de six pendant plusieurs mois.
MAIS.
Si on a prit soin de la saler différemment des autres viandes telles que la viande de chèvre, car le porc se conserve salé APRES avoir été cuite.
Et du coup, plein de gens du sud se sont fait avoir et ont eu des maladies (et ont crevé parce qu'ils avaient tué les locaux avant qu'ils leur filent le mode d'emploi de la cochonnaille) (ça arrive.)
Et la viande a été déclarée impropre à la consommation.
Et encore.
Pas toute la viande.
Une partie seulement.
Sur proclamation divine.
(Hallah ne voulant pas voir crever connement son peuple, ce qui est assez normal.)
Et ce jusqu'à ce qu'on sache quelle partie du cochonou rendait malade.
Si les chrétiens peuvent bouffer su saucissons et que c'est pas interdit dans la bible, c'est plus une histoire de géolocalisation  Lors de l'expansion du christianisme, le petit cochon était déjà bien connu des peuples locaux évangélisés à coup de glaive in da face, et donc, pas de soucis avec la viande.
Sinon il y a fort à parier qu'ils auraient eu droit eux aussi à l'interdit.
(ah, et pour la blague, tout ce qui est restriction alimentaire religieuse est à la base hygiénique. Comme le carême et le poisson le vendredi. Les seigneurs du moyen âge se nourrissant n'importe comment, les religieux de l'époque ont dit que Dieu avait décrété qu'il fallait manger maigre. Histoire de pas avoir trop de soucis au bide.)
(et sinon si on lit le Coran, et les règles islamistes, le cheval est interdit et le lapin déconseillé aussi. )
(je n'invente rien.)
(j'ai trop de la chance: il est fortement conseillé de boire plein d'hydromel chez nous. La bière, le vin et le cidre sont aussi fortement encouragés. Ainsi que les viandes en sauce. Strop dur d'être Païen.)
*va se servir un verre d'alcool et une tranche de saucisson pour tenir le coup*

Fin de l’aparté historique.

Alors.
Sachant ceci.
POURQUOI TA MÈRE TU FAIS CHIER AVEC LE SAUCISSON ?
SÉRIEUX?




Ca fait environs 400 plombes qu'on sait POURQUOI le cochon était pas consommable.
On peut pas passer au dessus?
Genre, en avoir plus rien à foutre?
Même vos religions disent que vous avez le droit à partir du moment que ça vous rends plus malade.

Pourquoi s'acharner?
Quel Dieu psychopathe va aller te brûler la moelle si jamais tu te fais du bacon pour le petit déjeuner?
Non mais honnêtement?
Je veux dire, sérieux?
Votre Dieu qui passe votre temps à vous tester avec des épreuves telles que "si tu manges du bacon tu souffriras en enfer"? Et vous vénérez ce type là?
Bon, ok, je ne suis personne pour juger, mais...
Vous allez aller en enfer?
Mais l'enfer n'existe pas, bordel. La vision de l'enfer avec les flammes est une invention pas cool des monothéistes qui avaient les couilles brisées par les bacchanales et orgies de tout poil. Il y a des traces historiques de ça.
Après bon, Lucifer, l'ange déchu, c'est une autre histoire. C'est avec lui qu'on a fait l'amalgame Satan/Lucifer. Mais Lucifer a bâti son royaume pour faire chier Dieu (qu'il n'aimait pas.) et pour lui péter la gueule le jour du jugement dernier. (qui est aussi historiquement une reprise du Ragnarok. Qui a donc déjà eu lieu dans notre mythologie et qui était une métaphore du moment où les hommes n'auraient plus besoin des dieux pour expliquer le monde.)
Et Lucifer, le mââââl a été créé par Dieu, comme toute chose.
Donc le mal est aussi partie intégrante de la création divine. Je vois pas où est cette espèce de peur/fascination  des "religions fondatrices" pour le mal.

...
Bon on m'a dit aussi:
"le cochon est mauvais parce qu'il a été créé par Satan"
...
Si c'est ton excuse de créationniste inculte pour emmerder le monde, tu es aussi un connard.

Une religion est une philosophie qui est censée t'élever, pas une vérité absolue qu'il faut embrasser sans regarder autours de soi.
Sinon, concrètement, je défendra ma maison avec une hache et je repeindrai les linteaux de ma porte du sang de mes ennemis.
(Non, ma religion n'est pas pacifique.) (C'est comme ça.)
Et avouez que ça ferait désordre.


Interlude subtil.

D'ailleurs.
Que l'on m'explique ce délire des Monotheistes:

Concrètement, vous avez tous des bases communes.
Vous êtes tous plus ou moins des upgrades les uns des autres, plus ou moins acceptés.
Et même à l'intérieur de vos religions, y'a différents courants.

Et vous êtes INCAPABLES de discuter tranquillement.
Genre.
Vous avez la vérité vraie.
Tout les autres c'est de la merde.
Dans chacun de vos livres saints, on vous dit que vous êtes LE PEUPLE ELU.
...
Et donc, maintenant, à l'époque de là maintenant, 2014, avec plus de 7 milliards d'humains sur terre, environs un bon millier de religions, des dizaines de milliers de cultes et de croyances, vous continuez à vous battre parce que vous êtes persuadés que tous, là, vous êtes meilleurs que tout le monde, parce qu'un de vos fondateurs, perdu dans un désert quelque part entre l’Afrique et le moyen orient, a eu des révélations mystiques?

Putain...

Et aucun d'entre vous n'y verra une allégorie de l'élévation, ou une métaphore historique, rien de tout ça.
Non.
Y'a un mec il a dit "peuple élu" du coup, comme ça flatte l'égo, peuple élu, quoi.
Vous êtes de grands grands malades.
Sans aucune modestie, sans aucun sens de la demi mesure, et c'est carrément nocif pour l'humanité, ça.
Moi, personnellement, j'aurais pas confiance en un peuple élu que tellement il est élu, il tape sur tout ses voisins, il communique pas avec les autres religions et il passe son temps à hurler que sa religion c'est la meilleure.
...
Putain, les mecs.
DES philosophies, DES religions, UN idéal de vie.
Non?
Bon, oubliez.
Vous me faites peur.

Tarés.

(notons que de la gaule aux royaumes du nord, les peuples anciens, les "barbares païens" ont donc préféré échanger leurs principes culturels au point de s'échanger les dieux. Et que s'ils se tapaient dessus c'était pour la terre, pas pour des principes divins. Pas d'hypocrisie. Ma tribue est plus forte que la tribu du vosin, elle va aller piller ses vaches et violer ses femmes, voila.)
(c'était barbare, mais c'était franc.)
(pas les Francs, qui eux aussi étaient des barbares.)
(des Francs très francs, certainement, notez bien.)
(bref.)


On en arrive à ma partie préférée.
Le litige.
Le caca mou de la religion.

LE VOALE.
(le voile.)

*grande inspiration*

Alors que les peuples du moyen Orient et du nord de l'Afrique batifolaient dans un animisme très scientifique et très éclairé (écriture, invention du zéro, mathématiques, etc, etc) dans la droit lignée des peuples égyptiens en babyloniens qui avaient bâtis de grandes civilisations , quelques peuplades berbères du désert profond se faisaient la guerre entre elles.
Et cette guerre consistait à (basiquement) "violez les femmes et volez les bêtes".
(volez les femmes aussi des fois;)
Du coup, alors que les femmes des cités érudites faisaient la danse des sept voiles, les pécores les cachaient dans des tentes, parquées, et les couvraient de la tête au pied, pour que lors de la prochaine razzia, les envahisseurs les laissent tranquilles parce qu'elles auraient été trop moches sous leurs tissus. (qui les faisaient certainement transpirer comme pas permit et schmoukter des pieds.)
Et quand le "prophète" est parti faire sa religion dans le désert, chassé avec sa tribu, il était aussi persécuté, et il a reprit les coutumes locales berbères.

Le voile est donc un outil anti-viol de pécore pour éviter que la jeune religion ne se fasse trop troller avec des viols de femmes, ce qui, pour un "peuple élu" la fout un peu mal, d'avoir des bâtards de viols d'étrangers partout.

...
Voila.
Historiquement, rien à voir avec la religion.

Mais c'est écrit dans un bouquin vieux d'il y a 1600 piges.
Donc.
Les nana d'aujourd'hui s'empaquètent la face.

Sérieux, meuf.
Tu veux lire Marjane Satrapi et clamer que ton voile est synonyme de liberté? Tu veux aller voir comment les nanas voilées de force vivent leur couverture sur la gueule au quotidien?
Tu veux clamer porter sur la tête un symbole d'opression dans un nombre certain de pays et dire que t'es libre?
Carrément.
Je vais aller dire au black de chez moi d'aller porter des chaînes aux pieds, et ça sera un super symbole de liberté, si tu vois l'analogie.

Au delà de ça, l’oppression du patriarcat, le corps qui devient quelque chose de sale, de tabou de sacré, le fait de ne pas se tenter les un les autres, symbole vestigial de l'époque ou violer sa femme, ou la femme du voisin était normal, et ou paraître moche tentait moins les hommes, qui préféraient aller violer des chèvres (oui, sens toi insultée) , dis moi que tu trouves ta liberté.

Et dans tout les cas, ou est-ce que ta liberté est dans la soumission?
Ou est-ce que ton Dieu te rends fort en te faisant te soumettre? Pourquoi ton Dieu ne marche t-il pas à tes côtés dans ton combat dans la liberté?
Pourquoi ton Dieu ne te prends t-il pas comme tu es?
Pourquoi ton Dieu t'ordonne t-il de cacher la chair qu'il a lui même créé?
Parce que, sale femme, tu portes en toi le pêché?
Parce que tu es issue d'un côte, et donc la moitié de l'homme et tu dois obeïr à ton dieu qui a eu l'aimable idée de te faire sortir de la côte d'Adam sur un caprice qui se faisait chier?
Est-ce tout ce que tu demeurera?
Un caprice qui vivra dans l'humilité factice pour ne pas être un symbole de tentation, et ne vivre une individualité que spirituelle, ne pouvant totalement jouïr de ce corps, pourtant divin?

Pourquoi ta liberté est-elle dans la soumission?
Es tu à ce point une esclave que tu remercie ton maître?

Sur le fameux forum, des musulmanes m'ont répondu.
La sexualité n'est pas interdite, mais si tu veux l'assouvir, ça ne doit être que dans le mariage. Si tu veux baiser, marie toi.
Une seule personne jouira de ton corps. Une seule. Toute ta vie. car tu es un vase sacré, femme. Ton coprs ne t'appartient pas, tu ne t'appartient même pas. Tu es l'objet de Dieu.

...
Putain.

Monothéistes.
Votre dieu vous hait.
Votre Dieu vous a mis au monde pour vous voir souffrir.
Ils vous fait payer les conneries de vos "ancètres". Et vous ne pourrez vous repentir que suite à une vie de soumission et de privation.
Dieu vous hait.




Mes dieux, je les aime.
Ils sont terribles, violents, parfois, mais aussi doux et humains. Ils apportent le printemps, et l'hiver. Il regardent tourner la roue du monde.
Ils me rendent fière d'être à leur côté.
La mythologie veut que les justes mangent à la table des dieux. Ceux qui ont prouvé leur valeur. Ceux qui ont profité de la vie.
Le sexe n'est pas interdit, il est célébré.
Les femmes devaient apprendre à se défendre autant que les hommes, et certaines de nos déesses sont des grandes guerrières.
L'homme a été créé en même temps, modelé par les Dieux sur une plage dans du bois venu de l'eau. L'homme et la femme.
Je marche égale à côté de l'homme.
C'est ce que dit ma religion. ma philosophie.
C'est pour ça que je l'ai choisit.

Mais pourquoi vous, est-ce que vous vous accrochez à des principes vieux, dépassés, et méchants?
Pourquoi trouver la liberté dans la soumission?

Autre chose.
Qu'est-ce que c'est que cette connerie sans nom de "modèle occidental".
Pourquoi même utiliser ce terme?
Elle le met en opposition avec quoi?
Avec la femme orientale?
La femme donc, qui dans les pays orientaux etc, battue, violée. Là où il y a ces horribles histoires de fillettes défigurées, vendues, ou les femmes sont lapidées pour parfois avoir montré leurs cheveux?
Pourquoi parler de "femme occidentale" si ce n'est pour la mettre en comparaison avec la "femme orientale".
Et même si tout ne se passe pas comme ça en orient et en Afrique du Nord, il y a quand même là bas beaucoup de progrès à faire pour les femmes. Alors utiliser le terme "femme occidentale" est un non sens.
d'autant plus quand on vit soit même en occident.
Quand on est née en occident.
Ca ne fait que démontrer sa volonté de se mettre à l'écart et creuser un peu plus un fossé déjà trop grand.

Et puis, pardonnez moi de me sentir insultée parce qui est dit de la "femme occidentale".
Par ce cliché de séries américaines.

Fuir un cliché pour tomber dans un dogme, what the holy shit?
Pourquoi?

Je me sens profondément insultée par cet article sur Madmoizelle.
Profondément.
Profondément insultée par ce que mes réactions (qui n'étaient pas agressives) ont suscité.

J'avais besoin de le dire.

Oui, je pense que ton voile, c'est de la connerie endoctrinée.
Je pense que c'est se voiler (pardon) la face sur une situation alarmante chez les femmes.
Je trouve qu'encourager le tabou du corps dans une situation pareille est strictement inconscient.
Je trouve que dire "pour faire du sexe il faut se marier" c'est mal.
Dans un siècle comme le notre, c'est profondément mal.

J'avais besoin de le dire.
Vraiment.
Et je me fais traiter de raciste parce que je lutte contre les doctrines, allez-y, je suis anti-monotheiste, donc partant de là, c'est très facile.
Je suis anti-endoctrinement, contre le baptême des bébés parce que je pense qu'une religion se choisit, et aussi contre les imbéciles qui vont me traiter de raciste.

Bring it on.


Prévisions des commentaires auquel je ne pense même pas participer.
*préparation du pop corn*
Ah et j'en ai rien à foutre de vos justifications à base de "non mais Dieu il..."
...
Se servir de votre dieu pour justifier un comportement soit criminel, soit endoctriné soit dangereux soit inconscient est une preuve de connerie.

(ah et la musulmane qui traînait sur le blog et qui a prétendu me dire que sa religion était amour, mais mieux que les autres, je t'en prie, fais toi plaiz'.)





samedi 12 avril 2014

Lettre à mon futur bébé licorne.


Hello, ma progéniture.

J'avais besoin de t'écrire cette lettre.
Pour toi, d'abord, mais pour moi aussi. pour me souvenir plus tard.

Je ne sais pas si tu seras un garçon ou une fille. J'aimerai un garçon. Je sais que je flipperai moins avec un garçon. Mais si tu es une fille, c'est pas grave. C'est bien une fille. J'en suis une. Tu vois comme quoi.
De toute façon, j'essaierai de vous élever pareil.
C'est sans doute un voeux pieu, mais tu sais, on fait ce qu'on peut.

C'est bizarre d'écrire une lettre à ses petits pas encore nés.
Je sais.
Mais sache le, gosse de moi, ta mère est bizarre. Tu l'entendras toute ta vie. Ta mère est bizarre parce qu'elle est fidèle à elle même. Et que c'est pas toujours bien vu.
On s'en fiche des gens. On s'en fiche vraiment. On a le droit d'être bizarre si on veut.
Mais ta mère est heureuse. Au moment où je te parle, je suis heureuse. C'est une chose rare, que l'on peut ne jamais connaître. Je nage dans le bonheur, bébé licorne de moi, et je voulais que tu le saches.


Ma vie. Allégorie.

Je voudrais d'abord que tu me pardonnes
J'ai mis des années à comprendre que, quand on est un parent, on fait toujours des bêtises. Pas exprès forcément  Mais qu'on fait quand même toujours des bêtises. Des bêtises qui blessent ses petits. Parfois on dit des choses qu'on ne pense pas. Ou on a des actes malheureux.
Mais tu sais, petite licorne, moi ça a pas toujours très bien été avec ma propre maman, et je sais qu'elle a fait de son mieux, mais en même temps, il n'y avait aucun moyen d'éviter que ça se passe mal entre nous.
Et je me suis promis toute ma vie d'essayer aussi fort que je peux de ne jamais gâcher la tienne, de ne jamais te rendre malheureux-se par ma faute.
Alors si tu te sens malheureux-se, brimé-e et triste, à cause de moi, de quelque chose que j'aurais pu te dire, pardonne moi, s'il te plaît, et dis le moi. Viens en parler avec moi, rappelle-moi ma promesse.
On ira parler quelque part, tranquillement, tu me diras ce qui va pas, je te raconterais des anecdotes sur mes bêtises adolescentes, et on redeviendra des gens en paix qui s'aiment. Une famille.
Je te le promet.
Je ferais de mon mieux.

Je pense à toi depuis des années.
J'ai envie que tu existes.
Mais j'attends le bon moment.
J'attends d'avoir bien vécu pour ne jamais te reprocher l'échec de ma vie. Je veux que tu sois le cheminement de mon accomplissement et pas un accomplissement en soi.
Je veux que ta vie soit la parallèle de la mienne et pas son prolongement. Je ne veux pas vivre à travers toi, mais à côté de toi.

Oui, je pense à toi.
Je me dis que tu dois être parfait, bébé licorne.
C'est comme ça que je t'imagine. Mon autre. Un bout de moi et un mélange d'amour.
Et je t'attends dans un coin de ma tête.

Ça me travaille beaucoup.
Je me dis "quand j'aurais un gosse, je ferais comme ça."
J'essaie de me préparer. De me donner des principes, de te préparer des libertés, et un avenir en même temps que j'essaie d'avancer le mien.
Mais à vingt-quatre ans, parfois, je me sens encore comme un enfant. Je regarde autours de moi, et je me sens démunie, je me dis "tout est passé si vite".
Et j'ai maintenant acquis la certitude qu'on est jamais prêt.
Je me retrouverai en face de toi, j'aurais une claque, et toutes mes certitudes tomberont en lambeau.
Tu me mettras en face de moi-même, de mes contradictions, et ça sera difficile.

J'aimerai que tu aies toutes les chances.
J'aimerai te donner des armes, et que ta vie ne connaisse pas de souffrances.
Mais il y en aura.
Il y en a toujours.
Alors j'essaierai de te protéger un maximum avant de te laisser partir.
Quand je pense à toi je pense aussi à mon avenir et à moi "plus tard" quand je serai "adulte".
Quand je serai "un sage."

Il ne me "tarde" pas de t'avoir.
En ce moment, je découvrir une vie de liberté, et j'en profite. Je savoure le bonheur.
Et je sais que quand tu existeras, tu auras été voulu-e et désiré-e.
Et ce sera cool.

C'est la promesse que je te fais, bébé licorne.
Ce sera cool quand tu seras là :)


tout pareil.
(mais peut-être sans le pet racoon.)

A dans le temps qu'il faudra.

D'ici là, je vais remplir ma vie de choses merveilleuses à vivre qui feront des belles histoires à te raconter.

See ya, baby mine.
We will love each other in an other time.

mercredi 9 avril 2014

La limite qui fait chier.

Yoh.
Non j'ai pas été là pendant longtemps.
Pendant un mois j'ai préparé mon déménagement (je ne pense pas que j'en ferai un article tellement ça va me pourrir mon karma qui n'a rien demandé) , et après, pendant un mois j'ai pas eu internet.
*thumb up*

Donc on va balancer dessuite les accroches racoleuses:
Aujourd’hui, je me met à poil devant vous, et je vais vous expliquer ma vie de pauvre.

Allégorie de cet article.

Alors je vois tout de suite les gens qui me connaissent faire:
"Han, genre, comment elle est, elle. Elle va à Disneyland, tout ça, en Belgique, tout ça, son mec claque de la thune en jouets, etc, etc... et elle fait genre elle est pauvre."

Soyons clairs.
En ce moment, le Roi est fauché. En grande partie à cause de moi, vu que, ahaha, j'ai eu la bonne idée de me faire tatouer (pas cher parce que copine tatoueuse) le même mois que le mois de mon déménagement, et que, oh surprise, ya les huissiers qui me sont tombés sur la mouille pour me réclamer 450 boules le même mois, et que comme je les ai pas, c'est lui qui a raqué.
Et même, il ne s'agit pas de lui dans cet article. Il s'agit de mon pognon que je n'ai pas.
Soyons encore plus clair.
Sans le Roi Mew, je suis à la rue, et je meurs.
Je ne plaisante pas.

Je règne sur un royaume en mousse et je n'ai pas les clés de la bourse.
Voila.
C'est assez clair?

Bien, on peut reprendre.
Je disais donc, je vais vous expliquer ma vie de pauvre.
Parce que j'ai besoin d'en parler. Un bon coup. Parce que ça m'oppresse.

C'est parti mon kiki.


Commençons par le commencement:
Je ne sais pas ce que c'est que de vivre dans l'opulence.

Quand mon père a viré la Mom, elle est partie vivre chez mes grands parents à qui elle payait un loyer parce qu'ils ne pouvaient pas non plus payer pour 5 personnes. (Eux mêmes, ma Mom et moi, et mon tonton qui avait pas finit ses études.)
C'était pas l'extase mais disons que bon, à ce moment au moins on manquait de rien.

Si je dois me souvenir financièrement de cette période, je dirais que ma pote Nacty, que je connais depuis que je suis bébé (meuf j'ai retrouvé une photo de nous à mon anniv' de trois ans, gros dossier), allait tout les ans à Walliby, ou au futuroscope, ou à Disneyland, et allait un peu partout avec sa maman, et que ma mère m'a promit jusqu'à mes 15 ans qu'on irait à ce fameux Disneyland.
Vu que ma mère galérait un peu sa race avec les sous.
(mais j'étais pas jalouse de ma pote vu qu'elle, elle était vraiment toute seule avec sa maman.)

Après, y'a  eu mon connard de beau père, les sous qu'il volait à ma mère, les pâtes sur la table chaque soirs, et ma mère qui galérait à me filer 20 boules par semaines pour bouffer à la fac.
Donc, du coup, avec ma pote Miss England, à la fac, on se cotisait pour acheter des chips, et comme elle était autant dans la merde que moi, on avait faim.
... je me souviens une fois on avait décidé que merde, on allait se faire un bon repas, et on a claqué la bouffe de quatre ou cinq jours pour se faire des tomates farçies.
... truc de ouf ...

La blasitude. Vue d'artiste.

Ensuite, j'ai fait LA connerie pas tout à fait connerie mais grosse connerie que je sais pas encore trop si j'aurais du ou pas le faire vu que je la paie tout les jours autant en bien qu'en mal...
J'ai fait CONFIANCE (bordel) à ma famille.
Et je suis allée dans une école d'art que j'avais pas choisit (vu que celle que j'avais choisie mes parents l'aimaient pas.), mais en plus, j'ai laissé mes parents faire un prêt.
Sur mon compte.
En trois fois.
De 15 000 euros.
A échéances cumulatives.
...

Oui, bah c'est pas la peine de se moquer, hein, j'avais dix huit ans, j'étais un peu con, et gravement naïve.

Pendant ma première année en école d'art, après des années de galère financières, ma mère avait plus rien, moi je gagnais pas un clou (à plus de 12h par jour de taff scolaire plus les transports, faut pas déconner, j'avais pas le temps de gagner ma croûte)  et mon matos d'école me coûtait à peu près 200 euros par mois.
(le contre-collé et les Poscas, c'est pas gratos.)
Ahaha.
L'état de mon compte bancaire après six mois d'école...
Bref, du coup, je me suis retrouvée dans le caca, toussa, mon père, qui pissait la thune par les trous de nez à cet époque m'a fait la leçon, et m'a renfloué mon compte.

Il a décidé de me donner de l'argent tout les mois, et ses parents aussi.
Avec un peu de sous en poche, j'ai décidé de fuir au plus vite cette ambiance de dingue qu'était la maison maternelle, et de me prendre un appartement.
Freeeeeeeeedom.

Donc me voila avec des sous, un loyer pas trop lourd, et ...
Un appartement non isolé, et des factures d'électricité de plus de 200 euros tout les deux mois.
Et toujours 200 euros de matos d'école.
Plus une imprimante à acheter.
Et de la nourriture...

...
Donc voila, j'en suis arrivée à une période où je mangeais (concrètement) un bol de riz par jour.
Avec un père qui me faisait la leçon sur mon inconscience  et une mère hystérique à l'époque qui me disait que tant mieux que j'ai des problèmes vu que j'étais partie de chez elle.
...
C'était nul, je dois dire.

J'ai arrêté l'école parce que du coup, ahaha, fournitures scolaires plus nourriture, plus hum...
Rien vu que des loisirs j'en avais pas des masses vu que j'avais beaucoup trop la dalle pour me dire qu'un verre de bière valait plus que de la BOUFFE  .
J'ai arrêté l'école trois semaines avant la fin, virée, vu que j'avais plus d'argent pour la payer.

J'ai pleuré.
Vraiment.
J'ai beaucoup pleuré.

Chaton. Calin?

Donc après j'ai du arrêté l'école, mes parents m'ont tanné pour que je parte dans une autre école.
Je me suis retrouvé dans un minuscle 18m2 avec mon chat, et à aller bosser à Quick en préparant un concours d'école sous les yeux de mes parents.
Mon père payait le loyer (enfin, ma mère, quand elle pensait à amener le chèque, vu que elle était dans la merde et que j'avais régulièrement des appels de menace de l'agence immobilière qui menaçaient d'huissiers et d’éventuelle expulsion si je payais pas.)
Et comme j'avais pas non plus les cordons de la bourse, je me pissais dessus régulièrement de peur. Vu que c'est l'époque ou mes parents ont commencé à faire à peur près n'importe quoi.

Cette même année, j'ai la première échéance de crédit qui m'est tombé sur la gueule.
120 boules par mois.
J'en gagnais 400 (entre 350 et 400) avec le quick.
Et je mangeais, concrètement, quand ma mère me faisait les courses vu que je payais aussi plein d'aggios, et d'emmerdes de l'année où j’avais du arrêter l'école.

Ensuite, j'ai passé (une deuxième fois) le concours de la première école que j'aurais du faire avant qu'on ne me dise "non tu vas en faire une plus chère, mais mieux" (ahahaha.) j'ai été reçue haut la main dans une section difficile, et mes parents m'ont dit:
"ah nan mais si on est venu vérifier tout les mois cette année si tu bossais c'était pour euh... enfin pour que tu gardes le moral. En fait on a pas de quoi te payer l'école. C'est fini tu te démerdes."

Ahah.
Du coup, en ayant passé une année à préparer rien, et donc, perdre 12 mois de ma vie dans un studio pourrit avec un job dégeu... je me sentais pas bien.
En sachant que si j'avais fini la première école dont j'avais été virée... ben vu que mes parents m'avaient mentis, j'aurais pas pu la finir, et que la banque refusait de me faire des prêts pour les années suivantes.
Je suis retombée en dépression, j'ai essayé de me finir (la joie.) et finalement, je me suis relevée en pensant très fort à l'école de Luc Besson.
Gratuite, donc.

A cette époque, je vivais avec mon coloc.
Qui avait tellement de problèmes de thunes qu'il est parti de la baraque comme un voleur, me prenant la gazinière,  coupant le gaz, et me laissant avec ses trois mois de loyer impayé.
Et donc, avec la propriétaire qui essayait de m'expulser en plein mois de janvier, et le factures à payer.

J'ai eu une semaine pour déménager, et sauver ma peau.
(merci Gato de m'avoir trouvé un travail sinon je serai morte dans la rue avec mes chats, je pense.)
(non c'est pas une blague, à l'époque ma mère voulait que je retourne chez elle, et quand j'ai parlé de cette possibilité deux mois plus tard elle m'a dit qu'elle avait transformé ce qui devait être ma chambre en bureau et qu'il fallait que je me démerde.)
(vu qu'elle voulait pas de moi parce que je pourrais être méchante avec ma petite soeur, et éventuellement perturber leur "équilibre" à elle deux.)
(ahahah.)


Je me suis retrouvé dans un appartement moisi avec 700 euros de factures d'électricité à payer (merci coloc.) de l'ancien appartement.
Et si y'avait pas eu le Roi Mew en forme de providence pour payer le loyer du nouvel appart, j'aurais juste pas pu faire face.

...
Voila, donc là on en est là.
J'ai 300 euros par mois de crédit d'école à payer.
Que normalement j'aurais jamais du les rembourser moi même, parce que commencer sa vie avec 10 ans de crédits aussi cher, ahah, non, mais non.
Je gagnais moins de 600 euros jusqu'au mois dernier (et j'espère que le chômage va arranger les choses), mon compte en banque est en lambeau grâce à tout ces problèmes pendant toutes ces années, et quand j'ai (ahahah) ma pension alimentaire de mon père, elle me sert pas à grand chose, vu que, du coup, ben faut bien acheter à bouffer, et fallait bien payer le transport jusqu'à Pipou sur Cambrousse vu que les bus de campagne c'est cher.
Et je m'en servais aussi pour offrir le ciné au Roi qui raque suffisamment pour moi.
J'ai une mauvaise conscience, que j'essaie de racheter avec des donuts et des places de ciné.

BREF.


Donc là, en plus, on a déménagé, on a pas d'sous.
Ouaih.
Lui non plus, hein.

Je suis pauvre.
Pas une pauvre à la rue, mais pas une pauvre à la rue parce que le Roi des Ronces est là.
Sinon, oui.
Mes chats seraient certainement à la SPA, et moi roulée dans un carton.

Grâce au Roi, je suis pile à la limite qui fait chier.
Pas une Cosette, mais une meuf qui galère sec.
Je n'ai jamais eu l'esprit tranquille sur rien.
Je n'ai jamais pu me dire, "je vais aller m'acheter des fringues, j'en ai rien à foutre".
Quand je doit m'acheter des godasses, je les fait réserver auprès d'un copain qui a un magasin et je les prends le mois d'après en ayant économisé à mort. Et je parle pas de chaussures à 100 euros, hein.

Je passe ma vie à mendier à mon mec pour des loisirs.
Genre, même le cinéma.
Même pour acheter un bouquin.
Même quand on fait fucking les courses et que j'ai envie d'oréos je dois demander parce que j'ai pas une thune et que la fucking banque a jugé judicieux de m'interdire la carte bancaire.

Que tout les mois je dois aller DEMANDER et m'humilier devant mon banquier pour qu'il me donne l'autorisation de retirer les sous que j'ai gagné pendant le mois.
Que ce connard, la dernière fois m'a dit:
"Oui, ça va bien mieux, vous êtes plus sage, vous pouvez retirer 200 euros et pas 150".
MERCI ENCULE.


Humiliation.
C'est le mot.
Je me sens humiliée.

J'ai honte d'être autant dans la merde, je me sens coupable, en sachant que j'ai jamais fait de folies.
Je veux dire, le truc le plus OUF que j'ai fait, ça été de m'acheter une imprimante.
Qui m'a servit trois semaines parce que j'ai jamais eu la thune de luis racheter des cartouches.
(ahahaha.... )
J'ai honte de devoir demander, de devoir taxer de la thune au Roi pour TOUT.

Je me sens humiliée pour avoir dû des années fumer sur les clopes des copains.
Je me sens humiliée parce que j'ai un contrat photo qui pourrait me rapporter gros mais pas un radis pour acheter le matos lumière nécessaire à la réalisation de ce contrat.
Je me sens humiliée par le regard condescendant de mon banquier.

Les loisirs?
Ahaha.
Disons que s'il n'y avait pas les torrents, j'aurais pas de culture cinéma.
S'il n'y avait pas les bouquinistes à 1 euros le bouquin, j'aurais lu beaucoup moins.
Quand au reste:
C'est quand le Roi peut/veut.

Chaque fois que je fais un truc, je compte mentalement combien j'ai dans mon porte monnaie.
Chaque fois que j'ai une envie, je me dis "le mois prochain" en sachant que TOUT les mois j'ai un fucking imprévu.
Et que du coup, non, pas le mois prochain ni celui d'après.
Un jour, peut-être, quand y'aura pas d'ennuis, pas d'huissier, pas de factures, pas d'anniversaires de copains, pas de trucs à rembourser...


Voila pourquoi je vais même plus à H&M.
Je dépends ENTIEREMENT de mon compagnon.
C'est moche à dire.
Mais comment je peux me regarder dans la glace comme ça?

Je veux dire.
Même pour des trucs simple, genre, acheter 20 euros de couleurs pour mes cheveux je dois attendre d'avoir un créneau financier pour ça.
Je rêve d'avoir la spontanéité de me dire "tiens, je vais acheter une canette de coca."
C'est misérable.

Comment faire quand après, le Roi me dit:
"tu as fait le choix de faire du cinéma, assume."
Oui, certes, mais j'ai pas fait le choix d'avoir un boulet financier à la patte, ni de me faire couillonner par mes parents, ni de me faire couillonner par mon coloc...

Je fais régulièrement des crises de larmes quand des trucs que j'attendais depuis des mois me passent sous le nez parce que fucking imprévu de merde, saloperie de bâtard.
Je vais pas pleurer parce que j'ai pas pu me jeter sur le DVD de Thor le mois dernier, mais quand même, ça me fait bien chier, en fait. Je vais pas pleurer parce que mon pote tatoueur descendait du Danemark pour tatouer, qu'il m'avait promit un truc, mais que, pas de chocolat, pas de tatouage sur les bras. Je vais pas pleurer parce que je peux pas aller voir des expos, ni que j'aurais sans doute jamais plus l'occase de voir Winter Soldier ou Twelve Years a Slave au cinéma, mais ça m'emmerde.
Je vais pas pleurer parce que je peux pas acheter une batterie de merde pour mon appareil, ni que je peux pas imprimer mon book ou que je peux pas aller faire de photos à 50 kilomètres parce que essence = argent... Mais je me sens un peu prisonnière de mon porte monnaie vide.

Je vais pas pleurer pour un truc, ni pour un autre.
Mais pleure beaucoup à cause de l'accumulation de mon impuissance.

Je fais gaffe quand j'utilise mon maquillage parce que ça coûte cher et que j'en ai presque plus.
Et on a pas un rond pour aller à la laverie.

Je pleure beaucoup parce que le 8 du mois, mon compte est en dessous de zéro.
Et bien en dessous, hein.
Et que quand je veux aller demander 20 euros à la banque, le banquier me dit que, non, parce que j'ai encore le truc chose de l'assurance de merde mes couilles sur ton nez, là, qui passe dans deux jours et que, après, j'aurais dépassé mon découvert autorisé. Sans avoir jamais touché à ce putain de compte de merde.

Pour la blague:
J'ai plus de carte bancaire parce que pour mon anniversaire, ma famille m'avait offert 200 euros pour m'acheter des livres. J'ai mis les chèques à la banque, j'ai acheté des beaux bouquins pour environs 80 boules, et du coup, la banque a estimé que j'avais trop dépensé d'un coup.
Donc, clac, carte bancaire invalidée, petite gourgandine. Ah on dépense 80 euros de livres, hein!!! Comment oses-tu!
Le reste de l'argent est parti en frais d'invalidation de la carte et dans des frais supplémentaires de mon prêt.
 Ahahaha...


Voila.
Là on va partir en Angleterre chez des amis le mois prochain.
"ah ben tu vois bien que t'as de la thune."
...
Le roi ne paie pas le train, moi presque pas (de la chance dans mon malheur, toussa) malgré ça on doit prendre les allers et retours à deux mois d'écart parce qu'on est pas sûrs de pouvoir finir ce mois ci tranquillement, et on est logés chez un ami.
...

Et j'ai PAS ENVIE d'y aller.
Parce que je sais que je vais me cacher derrière mon appareil photo pour pas être tentée à Camden, que on va avoir la dalle parce que vivre en Angleterre c'est cher et qu'on va pas trop pouvoir s'offrir la bouffe...
Et que rien que d'y penser j'ai envie de pleurer.
Et je parle même pas de ramener un souvenir, hein. Faut pas déconner. Les souvenirs c'est pour les riches.
...
(non mais je me souviens des librairies là bas... c'est affreux.)

...
C'est fou, hein.
De tout ramener à l'argent.
De vivre oppressée par l'argent.
Surtout que quand j'en ai un peu mon premier geste c'est de le partager.
Et de me faire un peu plaisir.
Parce que je me dit que je le mérite.
Parce que on peut pas vivre une vie à veiller sur un trésor dont on ne va jamais se servir.

De devoir compter les centimes.
...
En ce moment je fais des rêves ou je mange des cupcakes. Et je vous jure que j'ai horreur du réveil. C'est beaucoup trop nul.
J'ai faim.
Et quand j'ai faim j'ai envie de trucs de oufs.
Mais j'ai peur de manger parce qu'on a PAS UNE THUNE.

Le truc c'est que je n'ai JAMAIS connu la tranquillité d'esprit à ce sujet.
Je ne me suis jamais autorisé à faire quoi que ce soit sans me dire que j'allais le regretter.




Alors je me contente d'être reconnaissante.
Et de l'être pour de vrai.

De me dire que mes petit chats ne sont pas morts dans une SPA par ma faute, que grâce au Roi ils sont vaccinés et en bonne santé.
De me dire que j'ai un toit sur ma tête.
Une personne merveilleuse qui vit avec moi.
Et des amis trop cools.
Que je suis entourée de gens que j'aime. Des gens juste adorables, qui ne me demandent rien et qui donnent tout en retour.
De me remercier mes ancêtres pour leurs grâces.
Que j'ai un appareil photo, que mon PC marche, et que je peux encore bosser, et c'est tant mieux.

Je ne veux pas me plaindre.
J'ai plus que beaucoup de gens très riches et très seuls.

Mais j'aimerai parfois cesser d'avoir la boule au ventre.
J'aimerai aussi cesser d'avoir des anvies, cesser de vouloir vivre une vie que je ne sais pas si je pourrais un jour considérer comme "normale" parce que j'ai trop de crédits sur le dos.

J'ai envie de me contenter de ce que j'ai.
Et j'ai beaucoup.

Il faut que je cesse de vouloir plus.
Plus ne me rendra pas heureuse.

(il n'y a pas de morale, n'en cherchez pas, c'est juste la vie, c'est comme ça.)