jeudi 15 mai 2014

Pourquoi se mettre à l'écart n'est pas une option.

Yoh.

Donc j'ai passé une semaine à Londres.
Et Londres, c'est bien.
C'est BIEN!

Les britanniques (il y a beaucoup d'ethnies différentes) ont un accent exquis, les gens sont polis, les rues sont très propres, ça ne sent pas le pipi, leur métro sent bon, les commerçant sont acceuillants et la bouffe est bonne. (et ouaih.)
Et surtout. Surtout.
Personne ne te regarde.
Personne ne t'insulte.
personne ne refuse de te parler parce que tu as un look décalé.
Personne ne m'a envoyé me faire foutre parce que j'ai les cheveux rasés et rouges, bleus et violets (oui je suis dans l'expérimentation, tac.)
Les Londoniens s'en foutent.
Les anglais s'en battent les burnes avec des coquillettes.
Et c'était bien.




Amère déception en revenant en France.
J'ai passé ma journée en ville, je me suis prit un nombre certain d'insultes (dont un "t'es moche" de la part d'une personne que je ne connais absolument pas.)
Putain de choc culturel.

Qu'est-ce que c'est que cette éducation qui autorise un parfait étranger à venir vous couiner sous le nez des commentaires sur votre physique.
Moi aussi je te trouve parfaitement pas à mon goût habillée dans la rue avec des sur vêtements et un gros ventre qui montre que tu n'as plus jamais fait de sport depuis ta terminale où tu te faisais régulièrement dispenser en bramant comme un veau que t'avais des règles. Mais je le garde pour moi. Car je suis polie.
(les veau mugissent mais c'était pour l'idée.)
(gnagnagna.)

Bref tout ça pour introduire l'article d'aujourd'hui et dire que je suis réellement choquée de l'attitude de mes concitoyens.

On m'a souvent posé la question:
"Si l'attitude des gens t'es insupportable, pourquoi est-ce que tu ne changes pas?"

J'y ai souvent réfléchit au début.
C'est vrai.
Si je n'étais pas acceptée par la société, si la majorité des gens me rejetaient, n'était-ce pas parce que j'étais trop différente et qu'il fallait que je change.
Malgré cela, je n'y suis jamais arrivée.
J'ai longtemps culpabilisé. Longtemps je n'ai "pas osé".
Mais je n'y arrivais pas. Rentrer dans le moule complètement. Ecouter la même musique que tout le monde. M'habiller selon une mode que je considérai plutôt stupide alors que mes aspirations vestimentaires oscillaient entre le vaguement punk et le très gothique sale.
J'ai rasé mes cheveux.
Je me les suis teint.
Je me suis maquillée comme un panda violé par un pot de peinture noire.
J'ai porté du vernis à paillettes et des chaussures à clou.
Et je me sentais bien.
Et à un moment le déclic s'est fait.



I DON'T CARE!!!
I COULDN'T FUCKING CARE LESS!!

Ces gens, je ne les connais pas.
Ils n'ont aucun impact sur ma vie.
Je ne dépends pas d'eux. De plus, si ils se permettent de me juger c'est que c'est des personnes mauvaises, ou trop hâtives, qui de toute manière ne pourront rien m'apporter.
Pourquoi the fuck je voudrais me rendre malheureuse et ressembler à autre chose que moi même pour des gens méchants à la vision étroite n'ayant aucun impact sur ma vie?

La seule chose qu'ils peuvent me faire c'est exprimer un fort mécontentement.

Seconde révélation:
Moi, j'ai un impact fort sur la vie de ses gens.
Pour qu'ils viennent se déplacer pour m'intimer de rentrer dans le moule alors que, concrètement, je ne fais rien de mal, c'est qu'ils ont peur.
Leur esprit étriqué n'est pas capable d'assez d'ouverture pour admettre qu'on peut vivre heureux en étant différent alors qu'eux même font énormément d'effort pour ressembler à tout le monde.
Je force leur esprit à voir qu'il y a autre chose que leur réalité formaté.
Et ça les mortifie au point qu'ils essaient de me faire rentrer dans le moule.

Conclusion:
Je suis mille fois plus forte, et j'ai mille fois plus d'impact que ces gens là.
Je n'ai rien à taper de leur existence, mais eux se souviendront longtemps de moi comme quelque chose qui les dérange.



Partant de là, voyons quel est le problème.
Je ne suis pas une personne déviante.
J'aime les animaux, les princesse, les licornes, je suis plutôt cultivée, et j'ai un niveau d'étude bac+3.
Je ne me drogue pas, ne boit pas des masses (parce que j'ai besoin d'énormément d'alcool pour être saoule donc ça me renvient cher, mais passons), ne fume même plus et sait monter un meuble ikea sans me planter et me retrouver avec la pièce en trop.
Globalement, au vu de ce curriculum disons que je suis pas vraiment une menace pour la société.

Mais si, en fait.
Pourquoi?
Parce que j'ai les cheveux arc en ciel et que je m'habille en noir avec des clous avec un penchant prononcé pour le mauvais goût à base de squelettes de licornes.

Menace.
Effondrement de la société sur ses bases.
Lapidez moi avec des exemplaires de Cosmo et des CDs de Maitre Gims.

...
Ce que tout ça veut dire c'est que l'allure vaut bien plus (tellement plus) que la valeur d'une personne. Et qu'on peut se permettre de te juger sans te connaitre non pas sur tes actions mais sur ta tronche.
Qu'il faudra en plus changer en fonction du vent de la société.
Tu ne vaut rien mon petit, l'apparence est tout, et tes opinions n'ont aucune importance.

Hurm.



Partant de là, je ne pense vraiment pas être le problème.

C'est la raison pour laquelle je n'ai pas l'intention d'entrer, de quelque manière que ce soit dans ce système.
Il est important pour moi de marquer ma "différence".

Premièrement parce que cette différence est rien de moins que ma personnalité. Et que je n'ai pas l'intention de l'étouffer.
Deuxièmement parce que ça serait stérile.

Rien ne changera jamais si je rentre dans le moule.
Si tout le monde rentre dans le moule la vie sera terne.
Si tout le monde rentrait dans le moule, il n'y aurait pas eu de progrès, d'avancées, et de changement des esprits. On continuerait à s'éclairer à la bougie et à lapider les femmes célibataires.

Il est impensable pour moi d'accepter un système ou l'apparence compte plus que les compétences, et ou l'agressivité prime sur le respect d'autrui.
Il est impensable pour moi d'être dans un monde où des médecins ont refusé de soigner successivement une amie très malade et une moi-même très mal en point parce qu'on était sois disant des droguées.
(mec, si je prenais de la dope, crois moi que j'aurais pas une crinière de poney magique, je dépenserait l'argent de mes cheveux en drogue et je serai vraiment moche, pour le coup.)

Il est impensable d'être dans un monde où des inconnus t'insultent dans la rue.
Prennent le droit de te juger.
Non mais QUI êtes vous pour oser m'insulter?
Soit la personne la plus parfaite du monde (qui dans ce cas ne m'insulterait pas) soit une personne parfaitement étriquée, et qui n'a donc pas à m'insulter rapport à l'usine à balais dans son fondement, voyez vous.



Oui je suis "différente" (olol, rappelez vous que je parle d'une différence vestimentaire et que j'ai pas genre la moitié du visage arrachée par un ours ou une difformité quelconque, si c'est pas malheureux de devoir réclamer le droit à porter des habits, bordel de foutre) mais je n'embête personne.
Je n'atteinte aux droits de personne.
Je ne choque personne. A part peut-être les témoins de Jehova en bas de ma rue, mais, bon, who cares?
(si vous êtes choqués par des cheveux votre vie est nulle.)
(je vous montrerai bien mes poils de chatte pour vous donner une raison de vous offusquer mais j'en ai plus.)
(ça y est, vous avez une raison de pleurnicher.)
(soyez heureux.)

Je pense sincèrement que la valeur d'une personne ne se rapporte pas aux vêtements qu'elle porte.
Sauf si tu fais de ta manière de t'habiller une façon d'être accepté par le plus grand nombre en dépit de tes propres choix et de ta propre personnalité.
En ce sens tu es un mouton.

Et tu te fais du mal.
Tu fais du mal à la société.
Tu fais tourner le monde en rond.

Explore, expérimente, trouve des choses nouvelles plutôt de que de te conformer aux attentes des gens qui ne t'aiment pas.



J'ai une soeur.
Une petite soeur.
Je ne l'aime pas plus qu'elle ne m'aime. Honnêtement. C'est horrible à dire, mais son existence m'indiffère. Quand à elle, elle me déteste. Elle passe son temps à me dire que je suis moche.
Mais je suis quand même triste pour elle.
Depuis qu'elle est petite, son père (qui n'est pas le Père, mon géniteur personnel) lui a inculqué que être différent c'était mal. et elle fait tout pour rentrer dans le moule. Boire, se faire tripoter par des jeunes bien plus vieux qu'elle (mais qui restent des jeunes pour moi) (vieille femme que je suis) (regarde mes cheveux blanc... hurm.), dépenser des centaines d'euros en habits de marque qu'elle ne mettra plus jamais vu qu'elle est en pleine croissance.
Et avoir des amis qui ne sont des "amis" (ahah) que parce que elle est dans une certaine norme sociale. Si elle dépasse, elle sera toute seule.

...
Elle n'a pas de gouts propre, aucun artiste qu'elle aime, aucune musique à laquelle elle s'attache...
Elle n'a aucune passion, aucune activité, pas de film préféré. Pas de livre qui lui tienne à coeur. pâs de héro, pas d'exemple, à part des artistes éphémères qui ne seront pas là dans un mois.

Moi qui ait tenu mon adolescence grâce à Peter Jackson et Brian Molko (merci) je ne comprends même pas.
Combien d'ado n'ont à ce point rien à quoi se rattacher que des modes volatiles?
Des personnalités forgées par les médias de masse. Des gens qui, une fois dans la vie, n'auront aucun guide, et qui seront agressif envers mes amis et moi, parce que, leur norme, leur normalité de pacotille forgée sur le vide des grandes industries et la peur du rejet, on s'en fiche.
Et que pour eux, voir la vacuité de leurs vies, l'inexistence du bien fondé de leurs certitudes, balayées d'un revers de main par notre simple présence sur leur chemin, c'est intolérable.

A côté de ces gens, nous brillons comme des soleils.




Se mettre à l'écart de cette société n'est pas une option.
Je ne prétends pas aimer ma société, ni essayer de la faire progresser.
Mais si je ne fais rien, si je me mens, que je me cache, si je fais semblant d'être autre chose que moi-même, alors je me condamne.
Est-ce que j'en ai envie?
Est-ce que j'ai envie de rester dans l'immobilité crasse que l'on me propose?
Non.

Est-ce que j'ai envie de me soumettre?
De baisser la tête lorsque que l'on m'insulte.

Non.
Je suis La Queen of Bones, du royaume de Bones Land, forgé dans ma tête et devenu réel dans mon univers. Héritière des Vikings, de leurs traditions et de leurs cultes.
Je mène ma vie avec fidélité et honneur.
Et je pisse sur ta norme moisie.




Tu ne m'imposeras rien.
Tu ne m'obligeras à rien.

Je serais encore et toujours moi, et je me montrerai telle que j'ai envie de me montrer. Si ça implique une mini jupe avec un pentacle, des piercing sur la face, trop de maquillage, des tatouages relativement visibles et les cheveux de trois couleurs différentes, soit.
Et si ça ennuie quelqu'un, tant pis.

Trouver un boulot?
Oui, je travaille pour moi pour le moment. Je fais ce que je veux.
Avoir un gosse plus tard?
Que je sache, les cheveux bleus ne sont pas génétiques, je pense qu'il naîtra brun et sans piercings ni tatouages. Si le contraire se produit, je vendrai cher des échantillons de nos ADNs à la science.
(et s'il naît avec une petite salamandre en bas de la colonne je l'abandonne devant une église.)
(faut pas déconner.)
(un gros skull avec marqué "born to kill" ou rien, licorne junior. Un peu de dignité.)

Je peux m'en tirer relativement bien dans la vie même en ayant la tronche que j'ai.
Et ma tronche me sied particulièrement.

Autre chose.
Les gens qui choisissent (par choix délibéré, conscient, et par réel amour pour ce genre de mode) d'être du côté maintream de la force (comme un Poussin de mes amis) ont toute mon affection.
Mais pas exemple, les petites gothiques qui ne sont gothiques que pour plaire à leur chéri qui lui est à fond new rock leather stripes bagdes Marduk headbang pogo hurlement primitif... Et qui écoutent en cachette Miley Cirus:
Stop dessuite, ça vous rendra pas heureuses d'être underground si profondément dedans vous vous ne l'êtes pas.

Prostituer son amour propre pour l'amour des autres ne rends personne heureux.
Au mieux ça rendra triste, au pire, ça vous tuera de chagrin, et l'entre deux n'est pas plus profitable.


En définitive:
Je n'ai pas à changer.
C'est la société qui doit changer.

La société et sa vision réductrice, robotique et uniforme de l'individu.
Chercher la sécurité dans ses semblables, c'est bien.
Nier le droit de ses semblables à l'individualité, c'est pas bien.

Et à toutes les personnes qui étaient (hurm) gothiques en étant plus jeunes et qui se sont "rangées" parce que "gaminboulotmarimaisonschtroumpf" :
Vous n'avez jamais été gothiques.
Vous avez fait chier vos parents pendant plusieurs années par besoin de chercher une "tribu" différente, mais au final vous vous êtes rangés dans une conformisme plus confortable.
Ce qui n'est pas "mauvais".
Vous n'étiez pas fait pour ça. Et vous avez fait votre expérience de la différence.

Tâchez juste de vous en rappeler lorsque vous croiserez des gens comme moi qui sont embarqués dans la différence (olol derechef) pour toute la vie certainement.
Ou lorsque que vos propres enfants voudrons se démarquer.
Restez tolérants avec les autres, et avec les vôtres.
C'est comme ça qu'autre final, peut-être un jour, on arrêtera de se faire insulter dans la rue.




En attendant.
Je vais remettre mon bonnet à oreilles avec des spikes et mes chaussures plateformes à motif de flammes.
Et je vais aller vivre ma vie tranquillement de mon côté.
Parce que c'est comme ça.
Que je le peux.

Et que j'en suis heureuse.



2 commentaires:

  1. Je te confirme que tu serais plus heureuse à l'étranger. Je suis au Canada, et l'insulte n'est absolument pas tolérée, ne parlons pas des agressions auxquelles tu as eu droit dans la rue ou les transports. Tout est plus paisible, et c'est vrai qu'à ce niveau là, c'est bien agréable.

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