mardi 18 novembre 2014

La Belle et la Bête, racines du mythe et adaptations.

Cet article aurait aussi pu s’appeller:
"Si tu me casses encore les roudoudous en te croyant malin avec ton Syndrome de Stockholm sorti d'une blague plus drôle depuis 1945 je te brise les genoux avec une batte en chêne massif."
Mais c'était un peu long.

Enfin...
Comme il s'agit d'un de mes contes-mythes-histoires préférées et que j'entends beaucoup de conneries à son sujet, voici un article qui m'a prit du temps de recherche (et que j'ai pas le temps de le faire parce que photophotophoto marché de Noël peluches à coudre, portraits à faire, argh!) et que donc je me suis tâté à l'écrire depuis un mois ou deux.

Voici donc:
L'article sur la Belle et la Bête. 




Bien.
Comme on peut l'apprendre en farfouillant sur le net:
La Belle et la Bête est à la base une histoire orale ayant atteint toute l'Europe et était vraisemblablement d'origine berbère.

Une des premières versions du mythe est celle de Psyché, un conte grec apparaissant dans le roman grec Les métamorphoses.
(non pas celles d'Ovide, mais d'Apulée. )
C'est cette version qu'on pense provenir de la tradition orale berbère. Ce qui rendrait l'origine du mythe largement deux fois millénaire.
(paye ta street cred. )
Il s'agit de la première version écrite du conte.

Dans cette version primitive on trouve néanmoins tout ce qui fera la base du mythe Européen, et qui aboutira aux versions que l'on connait aujourd'hui.
-Les soeurs jalouses.
-L'époux qui se dissimule pour qu'on ne découvre pas son identité (et qui est prit pour un monstre).
-Le bel homme caché sous des dehors de monstre.
-Les rencontres à heures fixes entre les deux promis.
-La curiosité de la jeune fiancée qui lui coûte son amant.
-Les épreuves à traverser pour le retrouver.

Et donc le happy end, parce que, mine de rien, il se trouve que par rapport à tout un tas de contes légués par l'histoire, celui là se termine admirablement bien.
(mais il faut dire que les contes antiques étaient tout de même plus joyeux que les histoires déprimantes/pédophiles/fratricides/cannibales qui vont du bas moyen-âge jusqu'au fin 19è)
(pour preuve la vraie version de La Belle au Bois Dormant, son viol par le prince, et ses gosses dévorés par son ogresse de belle mère, la pédophilie incestueuse de Peau d'Âne, la mort du Petit Chaperon Rouge, et ne me parlez par d'Andersen ou je pleure, ok? )

Bien, donc cette version primitive était cool.



L'on retrouve ensuite la trace du conte en Italie dans les années 1550.
(pour le coup, merci wikipedia, parce que je ne connaissais pas cette version, mais j'ai quand même fait mes petites recherches par la suite. )

Cette version, le Roi Porc,  fait tomber le caractère divin de la version grecque, dans laquelle le prince était un dieu de l'Olympe lui même.
Néanmoins elle fait apparaître le côté à la fois naturel et féérique de la transformation du prince, qui est cette fois ci, maudit dès sa conception, par des fées.

On voit aussi apparaître une symbolique numérale, pour briser la malédiction, le prince doit se marier trois fois, et par cela subir toute une série d'épreuves.
Dans cette version, la nature bestiale du prince est présentée, car, bien qu'étant né avec "toutes les vertus", il est aussi sous l'emprise de sa nature bestiale, et ne peut s'y dérober.
(et va donc se rouler dans la boue avec tout ses petit copains cochons, tel un joli goret qu'il est. )

Il est aussi dans ce conte question de fratrie et de mauvais choix.
Le prince choisit d'épouser une fille pauvre, l'aînée de trois soeurs, elle tente alors de le tuer dans son sommeil, et c'est donc lui qui la tue, ayant découvert ses plans, pour échapper à la mort.
(plus précisément il la tabasse à mort dans leur lit de noces, c'est... hum. Bref. 14è siècle, subtilité. )

La seconde soeur l'épouse également, veut le buter, il la tabasse, couic, soeur suivante.
Mais la plus jeune de la fratrie, la troisième épouse, est aussi la plus gentille, et même si elle vit avec un goret qui lui met de la fange partout elle est attentionnée avec lui, reconnaissante envers son époux (tu parles, les deux frangines se sont fait dézinguer  et elle va se retrouver reine avec un porc pour seul Roi, bonjour les pleins pouvoirs. )

Détail intéressant, on raconte que le cochon a chié dans le lit lors de la nuit de noces. voila, bon appétit, j'adore la renaissance italienne. 





Dans cette version, le schéma du secret nocturne est également présent:
Le Prince, qui trouve que sa femme est quand même bien gentille de le laisser souiller les draps sans tenter de le changer en travers de porc, révèle à sa femme que la nuit, il peut se changer en TRES BEAU (j'insiste, parce que le texte insiste aussi sur comment il est bien gaulé, etc.. ) jeune homme et finalement, il décide de passer ses nuits avec elle sous sa forme humaine.
(plutôt que de faire caca dans le satin, ce qui est bien urbain.)

Sauf qu'en fait, ça doit être plus agréable de niquer avec deux bras et deux jambes, et ceci explique cela (parce que prendre les draps pour des toilettes, c'est rigolo, et on s'en priverait pas à moins de ne pouvoir baysey).
Bref, la princesse tombe enceinte, pond un joli bébé tout humain au grand soulagement des grands parents (et d'elle même, j'imagine, parce que sortir des p'tits sabots par le vagin, bon, concrètement, les humaines sont pas faites pour.)

Puis, re-schéma de la femme qui sait pas se taire, elle va cafter à ses beaux-parents le Roi et la Reine, qui décident de couper la retraite au prince, ce gros feignant qui a la belle vie, la nuit il nique, le jour il se roule dans la fange en bouffant comme un riche prince cochon qu'il est, et ils lui dézinguent la peau de porc grâce à laquelle il se transforme de nouveau en cochon au matin.

Paf, le prince reste tout le temps humain, couronne sur la tête, et comme il est gentil, il est un bon roi, tout le monde est content, sa femme aussi (tu m'étonnes), happy end.



C'est ensuite la France qui donne ses lettres de noblesses au conte, tout d'abord fin 1600, Mme d'Aulnoy (et comme on le verra, et ça a son importance, les retranscriptions françaises de ce conte ne se feront plus que par des femmes jusqu'à la fin du 18è) qui trouvait que bon, hum, le Roi Porc, tout ça, ça manque de grâce, mince, on est pas des bêtes.

Elle rend le conte beaucoup plus littéraire et joli. (on est quand même en pleine transition Louis XIV/Louis XV, fallait un peu de classe dans ce bronx, on est pas des Italiens, nous, la France était le centre du monde blabliblu.)
Mais elle garde néanmoins le schéma de base, les fées, l'enfant né porc (marcassin dans ce cas, parce qu'un marcassin ça a un potentiel mignon alors qu'un porc, buuuuh.), et les trois soeurs.

Mais ce conte ci est le premier à introduire la notion réelle de fatalité, en soulignant que les filles n'ont pas le choix que de se marier avec le marcassin, à tel point que la première soeur, qui est amoureuse et aimée en retour d'un beau jeune homme, se suicide sur le cadavre de son fiancé qui s'est lui aussi passé par le fil du poignard de chagrin. Tout ça plutôt que de se faire passer dessus par un cochon.
(et on la comprends un peu.)

La deuxième soeur, sur qui le marcassin jette ensuite son dévolu, décide de ne pas se laisser faire, et alors qu'ont veut la marier de force, décide de tuer son futur époux avec la lame qui a tué sa soeur ainée.
Histoire de rester dans la cohérence, j'imagine.
(et puis mince, sa frangine est morte, c'est triste. )
Son époux la découvre, et comme dans la version première, il la butte dans leur lit de noces.

Néanmoins, il s'agit là de totale légitime défense, vu qu'elle a bel et bien essayé de l'étrangler.
(dans le premier conte, le porc apprends que ses femmes veulent le tuer, et aussi sec, sabots dans la face! )
Dégoûté, le marcassin se coupe du monde et part vivre dans les bois, puisque personne ne l'aime, ni ne veut lui donner une chance.

Et c'est véritablement dans cette version du conte qu'est introduite pour la première fois la notion d'exclusion de la "bête".
Pour qu'il soit aimé, il faut qu'il force les gens à se rapprocher de lui (mariages forcés, bonne ambiance) mais même ainsi, personne ne veut lui donner sa chance, et il en vient à  rejetter son apparence ainsi que son humanité, pour prendre le parti de la bestialité.

S'ensuite ensuite le schéma habituel du marcassin qui rencontre la troisième soeur dont la mère est parti pleurer ses deux aînées à la campagne, et qui la séduit, avec le fameux "je suis un homme pendant la nuit, mais chut;"
Ils vivent ensemble dans la grotte du marcassin, et la soeur tombe enceinte. Elle a un peu la trouille de donner naissance à un petit marcassin (rapport au sabots sans doute encore, parce que quand on se tape un mec qui en fait est un cochon qui parle, bon, faut bien se préparer à l’éventualité que. )

On trouve aussi dans ce conte la nouveauté de la captivité, vu que le marcassin a tellement peur que sa nana se barre qu'il l'enferme à double tour dans sa grotte.
La femme qui, à force d'habitude tombe amoureuse de son mari, est somme tout à l'époque, et selon la thématique du mariage forcé, très logique, vu qu'avec son adaptation aux normes du temps des Louis, vient la thématique de l'acceptation du sort de la femme, entre autres.



ambiance, ambiance. 

Bon, ça se finit bien, la femme trouve la peau, le prince est beau gosse, les fées le libèrent de sa malédiction s'il passe une épreuve où ils doit deviner ce que sont trois quenouilles blanches et trois quenouilles noires.
Qui sont en réalité les fées, et les deux soeurs de la cadette ainsi que l'amant de la première soeur, pouf, tout le monde est ressuscité, pif, royaume, mariage, enfant magnifique, fin de l'histoire.
Happy end.

L'acceptation de leurs sorts par les époux, et leur combat pour rendre leurs vie meilleures malgré un sale départ, faut bien l'avouer, c'est ce qui fait le sel de ce conte.

Il n'y a pas de bien ou de mal.
L'homme comme la femme, comme les soeurs de la cadette et les parents du marcassin, tout le monde essaie de faire aux mieux avec ses propres armes.
Oui, la princesse est captive, mais c'est le seul moyen qu'à le marcassin pour trouver quelqu'un qu'il aime, poussé par la nécessité de son apparence.
Oui il se marie de force avec les aînées, mais elles sont en réalité vendues par leur mère qui est très pauvre et essaie de se sortir de sa condition.
Marcassin pleure ses femmes mortes, et est dégoûté de l'humanité, mais est sauvé par la gentillesse de la plus jeune des soeurs.

S'il doit y avoir manichéisme dans ce conte, il viendrait de la troisième fée, qui décide arbitrairement que, oui, la reine aura son héritier, mais ahah, ça sera un cochon, lol.
Ce qui est mauvais dans ce conte, ce n'est rien d'autre que les forces de la nature, personnifiées par les fées.
Une manière de dire qu'on ne choisit pas sa naissance.
Tous les personnages ont une raison d'agir et font au mieux selon une morale qui est celle de leur époque.

voila, comme ça. 
Bien, on va parler maintenant de ce qui est considéré comment étant, gravé dans le marbre et tout ça, la version définitive de ce qui est désormais appelé comme "La Belle et la Bête."

Alors, déjà, il y a deux "versions définitives".

La première, parue en 1740 par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, est une version beaucoup plus longue que sa version antérieure écrite par madame Leprince de Beaumont, qui fit accéder ce conte à la célébrité en 1757.
(parce qu'à cette époque, fuck off les droits d'auteur. )

Dans la première version (dont je n'ai pas réellement pu trouver de résumé car apparemment beaucoup de gens l'ont trouvée (je cite) "longue et chiante", mais bon, 1740... En même temps... ) on introduit le fait que le père de Belle (qui s'appelle maintenant Belle, donc.) est un riche marchant possédant plusieurs fils et cinq filles.
NB: comme je n'ai pas trouvé de résumé je me suis farcie tout le conte en vieux françois avec les "f" à la place des "s" et les "ois" à la place des "ais". Trois heures de "que vous eftois", pour l'amour de vous. Bon..

Le marchant, suite à divers "pas de bol, bitch" se retrouve ruiné, péripéties, château merveilleux, présent de la part du mystérieux maître du château, il décide avant de partir de cueillir une rose pour sa fille préférée: Belle.

Grossière erreur, les roses sont ce qu'il y a de plus sacré et précieux aux yeux du monstre qui est le maître du château.
Du coup, il demande réparation, parce que filer de l'or et tout, c'est cool, mais qu'on lui cueille ses roses, faut pas déconner, et exige une des filles du marchant, sinon, zigouillage de la petite famille, non mais dites voir.

De retour chez lui, le marchand annonce la nouvelle, et Belle qui est gentille, douce, attentionnée, tout ci tout ça, se propose, et part donc de son propre chef chez la Bête pour sauver sa famille.

Ensuite, la première partie du conte est quasiment la même que celle de la version ultérieure, et dont je parlerais après, avec un joli petit résumé.
Dans cette version néanmoins, chaque nuit, la Bête lui demande la permission de dormir avec elle. Et chaque nuit la Belle refuse.

Il est fait aussi mention que chaque nuit, la belle voit le véritable prince en songe, reprenant le thème de l'amant nocturne plus ancien, et le château est enchanté, et permet à la belle de s'évader de sa "prison" et de voir des opéras et des comédies à travers les fenêtres du château.

Dans cette version, on voit aussi apparaître les serviteurs animaux et les serviteurs invisibles, le palais enchanté dont les pièces et le mobilier se modifient en fonction des désirs de la Belle... Et tout un tas de thèmes qui vont être ensuite repris dans les versions suivantes.
C'est aussi dans cette version qu'on voit que c'est lorsque la Belle rentre chez son père quelques temps, qu'elle découvre que la Bête lui manque, et que l’absence de la Belle tue ou presque la Bête.

Ensuite vient la seconde partie du conte, celle qui a été abandonnée par la suite.
(et qui à mon sens aurait dû être inclue dans les rêves de la Belle, plutôt que balancée en un gros pâté indigeste à la fin.)

On découvre que la Bête est de sang royal alors qu'il raconte à la Belle son histoire.
(aucune subtilité scénaristique, et ça m'énerve. Et qu'on vienne pas me tartiner les oreilles avec le côté 18è siècle. Plaute faisait mieux un millénaire plus tôt au bas mot.)
Son père le Roi est mort à sa naissance, laissant sa mère et son nouveau né seuls sur le trône. Le Roi voisin croit pouvoir facilement conquérir ce royaume gouverné par une femme, mais la Reine est une tigresse et elle défends tellement bien son royaume qu'elle conquiers les territoires de son voisin belliqueux.

Néanmoins, il lui faudra plus de quinze ans pour asseoir son autorité, et après peu de temps passé avec son fils chéri, elle le laisse à une fée, au caractère impossible, et très moche de surcroît, qui consent a élever le gosse.
Et vu que apparemment à l'époque ça se faisait d'abandonner les mômes, elle part pour une voyage de trois ou quatre ans (j'espère qu'elle a bien profité parce que paye ta croisière), et revient pour trouver un joli jeune homme tout juste sorti de l'adolescence. (si on lui file 17 ans, c'est un grand maximum.)
L'auteur note bien qu'en plus d'être moche, elle est vieille, et v'la t'y pas, qu'elle se met dans l'idée que pour se rembourser de s'être bien occupé de ce joli morceau de chair fraîche, elle va convoler avec un justes noces.
(Il est vaguement fait mention de "caresses dont j'étais trop jeune et inexpérimenté pour comprendre la direction" et je vous laisse vomir, voila. )

Pédophiliiiiiie. 



Bref, péripéties, le prince refuse, la mère du prince refuse parce que bon, mon fils est trop joli pour que tu te maries avec lui, vieille moche.
(que de bon sens. )

Et donc, pour se venger, la fée le rends contrefait, si laid qu'il ressemble à une bête, et devient en plus stupide en apparence.
La fée, du surcroît pose tout un tas de conditions pour que son sort soit brisé.

Le prince et sa mère décident donc courageusement de se suicider.
(bonne ambiance. )
Sur ces entrefaites une autre fée arrive, monte de toutes pièces un plan pour briser le sort, et nous apprends dans la foulée qu'elle était tout à fait intéressée vu que sa soeur a épousé le frère de la reine (suivez un peu) et que donc Belle est à demi-fée.
(et que la reine qui est bien contente qu'elle ait brisé le sort mais qui lui demande de laisser partir le prince parce que Belle n'est qu'une paysanne, et que les paysannes n'épousent pas son fils, se retrouve le nez dans le caca de son orgueil)  (enfin, fille de marchands, mais bref) (tous les même ces paysans)
Et Belle est aussi fille du frère de sa belle mère la Reine.

Et donc: elle et la Bête/le Prince sont cousins germains.

Wuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !


Alors peut-être que à l'époque c'était pas grave, mais
bonjour la portée de consanguins. 

Bref.
Le conte se termine de manière effectivement très longue, et très lourde, parce que même pour l'époque, le style est relativement chiant, il faut l'admettre.

Je vous met le livre:
Là.

Enjoie.

Bien, donc Dix-sept ans plus tard, en 1757, paraît la version allégée du conte, écrit par Madame Leprince de Beaumont.
Celle qui aura donc du succès en Europe.

Le marchand n'a plus que trois fils et trois filles.
Dans ce conte, le fait que Belle soit rejetée pour sa beauté et son dégoût des choses du monde, préférant la lecture aux sorties fastueuses qu'affectionnent ses soeurs est nettement marqué.
La Belle, toujours la cadette, refuse de se marier pour rester avec son père.

Le père perd sa fortune à la suite d'un coup du sort (qui est nettement plus détaillé dans la version précédente) et doit aller vivre avec ses enfants à la campagne.
Ses filles aînées y vont en traînant les pieds, leurs mauvais caractère les laissant rejetées de tous, même de leurs amants, une fois leur fortune envolée.
Il n'y a que Belle qui se plaît à la campagne, aimant y travailler et être à son jardin.

Soudainement, après un an de misères (ma foi, des gens qui peuvent se payer une maison à la campagne et un clavecin... bref. ) le marchant apprends qu'un de ses vaisseaux contenant ses marchandises est arrivé au port.
Cette nouvelle de richesse retrouvée tourne la tête des deux soeurs aînées qui font au père une liste longue comme un bras de robes, bijoux, parfums, soieries et cadeaux à leur rapporter tandis que Belle désapprouve.
Lorsque son père lui demande ce qu'elle désire, elle lui dit qu'elle ne veut qu'une rose, car elle désespère d'en faire pousser dans son jardin.







Le marchand arriva au port où on lui retira tout ses biens pour payer ses créanciers, et où il se retrouva autant sans le sou qu'en arrivant.
Il rentre chez lui dépité, et en pleine tempête de neige (quitte à avoir pas de bol jusqu'au bout), se perd en route et tombe sur, je vous le donne en mille, un château abandonné.
(on commence vaguement à s'y faire, remarquez. )

Arrivé dans le palais, il n'y trouve personne, et plein de bontés l'attendent, auxquelles il cède par faim et par fatigue: un banquet, un lit propre...
En se réveillant et en trouvant un habit propre à la place du sien, il croit avoir affaire à une gentille fée l'ayant prit en pitié.

Il se prépare ensuite à rentrer chez lui (non sans avoir été rassasié avec du chocolat) (qui apparemment selon la version de Villeneuve, se prisait à l'époque. )
(Une prise de chocolat.)
(je vous exhorte à sniffer du banania pour avoir une petite idée de la chose.)
(beurk.)

Et en partant il se retrouve sous un rosier et décide de ramener une rose à la Belle. (parce qu'il est un gentil Pôpa.)

Ce faisant, paf, la Bête lui tombe dessus, "sale ingrat, me piquer une rose, pas fou non? T'as un quart d'heure pour prier et tout ça, ensuite, couic, non mais tu t'es cru chez ta mère."
(je paraphrase.)

Le marchant demande pardon, parle de Belle qui voulait une rose, de son amour pour sa fille, tout ci tout ça.
Du coup, comme dans le premier conte, la bête demande à ce qu'une des filles vienne de son plein grès dans le château avec lui, sinon: argh la petite famille.
Le marchand est obligé de consentir, rentre chez lui, avoue sa mésaventure à ses enfants, et les deux connasses aînées refusent de ses sacrifier pour une faute de belle, parce que, finalement, c'est elle qui a demandé la rose, et Belle, ne voulant causer de tort à personne, triste, affligée, blablablah, part de son propre chef retrouver la Bête.

(je dis que les soeurs sont des connasses: belle apprends que deux tarés sympathiques jeunes hommes sont prêts à épouser ses soeurs, et elle demande à leur père de les marier pour qu'elles vivent riches et à leur aise, et ces sales putains  gourgandines ... charmantes enfants, se frottent les yeux avec des oignons pour faire semblant de pleurer lorsque que leur soeur s'en va vers une mort quasi certaine. )
(salopes. )
(j'ai moi-même une soeur qui me regarderait agoniser en se demandant si elle tirerait assez de thune de la revente de mes bagues en argent pour s'acheter un Levis, donc j'empathise légèrement. )



Et en se servant sur mon cadavre encore chaud, j'en
suis sûre. 


Elle arrive accompagnée par son père au château de la Bête, le cheval les y ayant machinalement ramené.
Là, un souper les y attends, le père refuse de manger, la Belle fait contre mauvaise fortune bon coeur, la Bête arrive, congédie le paternel non sans un "vous ne reviendrez jamais ici" de circonstance.

La Belle assure à la Bête être là de son plein gré, ce qui plaît à la Bête, puis elle va se coucher, et dans ses rêves, une belle dame lui apparaît, lui disant de ne pas s'inquiéter, que tout va bien se passer.

Le lendemain, ne sachant trop à quel sauce elle allait être (littéralement) mangée le soir elle se résolut à visiter le château en attendant la Bête.
Elle visite donc le château, et est émerveillée (comme dans le premier récit, car le château est merveilleux et fantastique, etc. )
La Bête lui ayant offert auparavant des appartements avec une gigantesque bibliothèque et un clavecin, elle a de quoi s'occuper.
Dans ses appartements se trouve également un miroir lui montrant le retour de son père chez elle.
Elle se dit donc que la Bête ne lui veut pas tant de mal et est finalement assez gentille.

Pendant son repas du soir, la Bête vient la visiter et lui demande la permission de la regarder souper.
Elle lui répond qu'il est le maître, et il l'assure du contraire, qu'elle est la seule maîtresse en ces lieux, et qu'il partira si elle le lui ordonne.

S'en suit une conversation ou la Bête déclare être un monstre, et où la Belle lui dit que selon elle, il fait certes peur (sincérité, donc, tout ça) mais qu'il est très gentil, et qu'il n'est point si stupide qu'il veut le lui faire dire.
La Bête lui demande de l'épouser (et plus de dormir avec, on gagne deux points de sutilité, mais bon, au final, ça reste du trilili dans le frululu donc, bon).
Ce à quoi la Belle qui ne veut pas lui faire de mal mais ne peut s'y résoudre lui dit quand même non.

La Bête pousse un soupir de douleur et s'en va en lui disant au revoir.

You broke mah <3

Les mois passent selon ce train train, la Belle s'amuse du palais le jour, et à neuf heures pour le souper, la Bête vient s'entretenir avec elle.
La Belle apprécie désormais sa compagnie, mais se refuse toujours à l'épouser, ce qui brise chaque soir le coeur de la Bête.

Il lui demande rester toujours en ce château, pour ne pas être seul, si il ne doit avoir que son amitié et non son amour.
Mais ayant vu grâce au miroir que son père mourrait de chagrin de la savoir partie, seul, ses filles étant mariées et ses fils partis à la guerre, la Belle demande à la Bête, avant de rester avec lui pour toujours, de lui accorder la faveur de revoir son père une semaine.

La Bête y consent, et la Belle revient au matin par magie chez son père.
Voyant la réussite et le bonheur de leur soeur, les deux connasses (appelons les maintenant comme ça) qui ont fait des mariages malheureux, décident de la retenir plus que huit jour, afin que la Bête ne se mette en colère et dévore la Belle.
(parce qu'elles sont stupides et méchantes. )
(bons dieux que je les hais. )

Du coup les soeurs flattent si bien la Belle qu'elle reste avec eux jusqu'à dix jours. Mais la dixième nuit, elle fait un cauchemar où elle voit la Bête mourante, et se rends compte que perdre cette Bête et sa gentillesse lui serait intolérable, et qu'il lui vaut mieux vivre toute une vie avec la Bête si gentille, que faire des mariages malheureux avec de beaux époux comme ses soeurs.

Elle fait donc le voeux de se retrouver chez la Bête, se rendors, pif paf magie, elle se retrouve chez la Bête.
Elle ne le trouve pas dans la château, la cherche partout, et la trouve mourante, reprochant à Belle de l'avoir abandonné, et mourant d'amour pour elle.

A ces mots, la Belle ressent son amour pour la Bête en retour, et lui avoue qu'elle ne pourrait vivre sans sa compagnie.
Re-pif paf magie, feux d'artifices, etc, et boum, la Bête se transforme en prince, qui avoue avoir été transformé par la malice d'une méchante fée.

Une autre fée apparait, la dame qui était apparut en songe à la belle, et qui lui explique que le sortilège est fini, qu'elle deviendra reine, et pour la peine, elle transforme les deux connasses en statues jusqu'à ce qu'elles soient assez gentilles pour se réjouir du bonheur de Belle.
(bien fait. )

La Belle épouse la Bête, fin.


Niveau versions écrites, il se trouve que la tradition orale ayant fait son petit bonhomme de chemin dans le nord, on retrouve la très belle version norvégienne:  A l'est du soleil et à l'ouest de la lune.

(que j'aime d'amour avec des coeurs. )

Et dans laquelle on retrouve des éléments du Roi Porc et de la version Française du 18è.

La version écrite de ce conte est arrivée cent ans plus tard que la version française, en 1841, cette fois la bête est remplacée par un ours blanc.
La jeune fille est promise à l'ours par son père égaré dans le palais de l'animal, et doit tenir une année sans jamais chercher à voir son époux durant la nuit.

(alors je voudrais bien savoir quel était l'opacité des pièces de cette époque, parce que franchement  avec un clair de lune, tu le vois ton époux, bécasse.)
(hurm.)

Elle craque, influencée par sa famille (chez qui elle retourne quelques jours, comme dans la version française) et mate le boule de son ours blanc qui devient un très beau (encore) jeune homme pendant la nuit.
Et comme elle est gentille mais un peu manchote, elle lui renverse de la cire dessus, ça le réveille.

Manque de chance, c'était la dernière nuit avant que la malédiction soit levée et qu'il puisse être prince ad vitam.
Mais du coup, il doit tenir sa promesse et aller épouser la fille de la trollesse qui lui a jeté le sort le transformant en ours.

La jeune fille devra donc subir maintes et maintes épreuves avant de revoir son prince, et trouver le fameux pays à l'est du soleil et à l'ouest de la lune.

On retrouve ce genre de contes dans plusieurs traditions orales, notamment une dans laquelle la jeune fille doit marcher des années jusqu'à trouver une herbe bleue qui chante et qui brisera les sabots de fer qu'elle porte, ainsi que les chaines du prince.

De très jolies histoires, donc.

Voila pour la tradition orale et la tradition écrite, on a FINI là dessus, et maintenant je vais pouvoir défendre mon bifteck, MERCI! 



On note plusieurs adaptation cinématographiques remarquables de ce conte.

La première étant celle de Cocteau, qui introduit le concept de Gaston.
Et ouiiiii, parce que NON, Gaston n'apparait PAS dans le mythe original.

Dans l'histoire de Cocteau, Gaston prends le rôle du bel amant que la Belle voit en songe dans l'histoire de Villeneuve: une tentation de l'aimer lui plutôt que la Bête.

Mais Gaston est opposé à la Bête, il est beau mais méchant, alors que la Bête, sous ses dehors brutaux, est gentil et doux envers la belle.

On retrouve dans ce film l'onirisme du roman de Villeneuve et la sobriété de l'histoire de Leprince de Beaumont.
Néanmoins, il y a dans cette adaptation un manichéisme marqué qui apparaît moins dans les romans.

Gaston est le méchant.
Il veut belle pour lui tout seul, et se dresse contre la Bête.
En créant un opposant direct à la Bête, Cocteau fait apparaître un autre schéma dans le conte, celui des personnages masculins contraires. Un personnage qui soit l'opposé de la Bête tout en n'étant pas une de ses projections.

Alors qu'avant, le vrai méchant était une force de la nature représentée comme une fée, là le méchant devient humain.
(bon, il y avait bien les soeurs, mais c'était pas pareil. )

Quand Gaston meurt, la Bête réapparaît avec son corps.
Histoire de donner à la Belle tout ce qu'elle voulait.
(et de continuer dans le glaucos.)
(Cocteau. )
(En vrai j'adore ce film. )

Mais je ne peux pas m'empêcher de trouver cette démarche à la fois géniale et TRES, voire trop manichéenne pour le conte d'origine.
Néanmoins, pour que ça fonctionne au cinéma, et ce depuis bien avant Chaplin, il faut un méchant.
(plaignez vous d'Hollywood, mais jetez des cailloux au cinéma Français aussi. Avant, jadis  dans une époque lointaine, le cinéma Français était le maître du monde.)
(et puis il y a eu Georges Lucas. )
(et puis les Français ont balancé plus de 20 millions de boules dans Bienvenue chez les Ch'tis.)
*larmes amères* 



Après s'en suivent plusieurs adaptations vieilles que je n'ai pas eu le coeur de voir rien qu'en regardant leur synopsis  et parce que, bon étant follement amoureuse de la bête depuis mes 5 ans (je savais pas trop qui choisir entre lui, Edward aux Mains d'Argent et Aladdin. C'était difficile. ) quand on voit la tronche qu'ils ont fait à la Bête, on se dit que la pauvre ne mérite pas ça.

Ensuite, gros coup de pompe dans la mare du mythe avec la version "tadaaaaaaaaam" que TOUT LE MONDE (à part ceux qui vont se faire chier à aller chercher sur le net, ou pire, lire dans les livres) prends comme étant LA version définitive.

J'ai nommé le sacro saint dessin animé avec CE seal of approval :







Oui, voila.
Disney donc.

Il faut savoir que en ce qui concerne Disney, et ce dessin animé en particulier, je connais particulièrement bien mon sujet.
L'histoire définitive de Disney sur la Belle et la Bête a lancé ce qu'on appelle le second âge d'Or de Disney, qui s'est achevé avec Tarzan, plus ou moins et a duré une dizaine d'année.

Personne ne croyait vraiment en ce projet jusqu'à son scénario définitif qui a demande presque SIX ANS d'écriture.
Six ans.

Je vous laisse méditer sur le mal qu'on peut dire de Disney, et sur le fait que les mecs sont tellement à fond qu'ils passent six ans pour l'écriture d'un métrage de 1h14 (durée moyenne d'un Disney. )

A la base, le scénario était beaucoup plus proche de l'histoire des romans que de celui de Cocteau, mais il a été décidé que cela ne convenait pas à un public plus jeune, et l'histoire est devenue celle que l'on connait aujourd'hui.

Seule les lignes principales ont été gardées :
Belle qui est un personnage à part et rejeté, tout comme la Bête, qui a un goût pour la lecture, et qui se "sacrifie" pour rester à la place de son père,  le fait que la Bête se meure de son absence, le château magique, etc. 
La rose est devenue (magie Disney) l'artefact par lequel tient la malédiction.
(ce qui reste logique.)
La Bête a été transformée en Bête par une fée également...
Mais je tient à remettre les choses en contexte. Disney nous apprends que le prince a jeté une fée dehors, repoussé par son apparence (vague lien avec la fée que le prince refuse d'épouser dans l'histoire de Villeneuve) et qu'elle le transforme en Bête en mode "tu verras ce que ça fait d'être repoussé parce que t'es moche! T'as qu'à être gentil gros naze."

Le film nous apprends ensuite que la Rose se flétrira au moment de ses 21 ans. Après ça, lors de la chute du dernier pétale, la dernière Rose va tomber, et il sera une Bête pour toujours, et ses serviteurs seront punis aussi, voila!
Bienbien.
(connasse de fée. )
(hurm. )

Ensuite, Lumière nous apprends lors de la fameuse chanson "c'est la fête" (et là vous l'avez tous en tête, de rien) que ça fait dix ans que lui et ses amis sont transformés.
Wait, WHAT!!!

DIX ANS?

Donc en gros, la fée a pété son câble contre un gosse de ONZE ANS?
DAFUQ!
...
bref.

Un gamin mal embouché coupé du monde sans aucune chance de se rattraper de sa connerie parce que passant son adolescence sous les traits d'un animal mi-bison mi-mandrill (sources avérées de Glen Keane, le créateur de la Bête, pour créer sa face. ).
Bien ouej la fée.

Bref, le Disney.
Le Disney est bien, et j'interdit à quiconque d'en dire du mal.
Par contre, niveau mythe originel, il est très très très loin de ce qui fait la base de l'histoire.
Ne serait-ce que pour le manichéisme poussé à l’extrême de Gaston.

Mais Gaston reste un personnage intéressant.
Il est ce que la Bête est, mais il est socialement apprécié. Lors de la chanson sur Gaston, le Fou met en avant ses dents et la manière dont il mord, ses poils et son torse velu, sa taille immense et sa musculature impressionnante, le fait qu'il soit un chasseur hors pair et que ses pas fassent trembler le sol..
Ca ne vous rappelle rien?

Oui, ce sont des qualités de la Bête.
Mais Gaston est "beau" selon les normes sociales, donc tout ce qu'on reproche à la Bête est mis en avant comme des qualités chez Gaston.
(de rien pour le mindfuck.)


Néanmoins, le film Disney a une intelligence rare:
Il nous parle de l'acceptation.

Belle est rejetée par tout son village, qui la prends pour une freak à cause de son intelligence et de son goût pour l'imaginaire.
Elle ne veut pas y rester et ne s'y sent pas à l'aise, et pour cause. Eux, ils glorifient les crétins comme Gaston, qui sait à peine lire et qui kiffe Belle juste parce qu'elle est plus jolie que les autres.
Elle ne l'aime pas, point.

Quand la Bête, qui a un peu peur pour sa tronche de garder sa gueule de macaque ruminant (entre parenthèses: je le trouve beau, et je vous emmerde) et que tout ses amis (parce que oui, c'est des amis, même s'il a un caractère de merde, et qu'ils sont ses serviteurs, il ne leur fait jamais de mal, écoute leurs conseils, et s'inquiète pour eux) restent bloqués en forme de tasse à thé ou d'armoire toutes leurs vies, sa première réaction est d'enfermer le père de Belle.

Il se déteste, et il sait qu'il fait peur, que les humains vont être méchants avec lui, et ne le supporte pas.
En même temps, dix ans qu'il a des interaction avec des horloges qui parlent.
Quand Belle arrive, c'est son idée à elle de rester. Il libère le père et lui donne accès à tout son château à condition qu'elle reste avec lui.

Il ne veut pas être seul, et il a un vague espoir de sauver sa peau. Mais Belle doit l'aimer et il sait qu'il est trop irascible pour ça. Et il ne sait pas s'y prendre pour ne serait-ce que l'inviter à dîner.
Bref, il lui fait sûbir à elle ce qu'il subit lui. Enfermé dans un château en compagnie d'être étranges.

Elle s'enfuie parce qu'il est trop chiant (hé. ) et il lui sauve la mouille en mettant sa vie en danger.
Finalement ils se gueulent dessus, vu qu'ils ne peuvent se supporter ni l'un ni l'autre, mais au fur et à mesure, ils apprennent à se comprendre.

Ce film, c'est l'histoire de deux êtres complètement seuls, acceptés par personne, qui se retrouvent et apprennent à s'aimer.
La Bête est autant enfermé que la Belle dans le château, et ce qui est bien joué, c'est que par cette captivité, chacun retrouve la liberté d'être soi-même.
Belle était déjà enfermée dans son village de ploucs.
(faut dire ce qui est.)
(en même temps: "han la boloss, elle lit des livres, y'a un truc qui tourne pas rond chez elle, heureusement qu'elle est jolie sinon on lui jetterai des caillasses". )
(on se demande comment vit le libraire d'ailleurs. )
(pauvre homme.)

Quand Belle doit partir pour sauver son père, la Bête ne la retient pas (preuve que l'enfermement était bien illusoire dès le début), et elle se retrouve enfermée à nouveau, prise dans un piège de Gaston.
Et c'est là qu'on voit que, bon, là non. Elle se laissera pas faire, et fera tout pour s'échapper.

Les villageois neuneus attaquent le château de la Bête, et Gaston manque de tuer la Bête avant que la Bêlle n'arrive.
Combat, pif paf, et la Bête se fait sauvagement planter le flanc quand Gaston crève de sa connerie et tombe dans un trou de plusieurs centaines de mètres.
(bien fait, derechef. )

La Bête manque de mourir, fait ses adieux à Belle, et lui souhaite de vivre heureuse, lui dit que c'est mieux comme ça, et qu'elle doit vivre sans lui.
(rapport au fait qu'il est un monstre, qu'elle ne l'aime pas, et qu'il ne pourra jamais la rendre heureuse. )
Il crève, elle lui dit qu'elle l'aime. 


J'ai pleuré.

Mais bon, par le pouvoir de l'amour, tout est bien qui finit bien, et il devient genre, trop beau, sisitavu.
Ensuite ils se marient, tout le monde reprends son apparence, le château se fait un petit lifting, même les statues trop Evil deviennent des cupidons mignons.

Voila.

Donc je répète les points principaux de la légende de la Belle et la Bête.

Il s'agit à la base d'une histoire sur l'acceptation d'un mari, destinée aux jeunes filles mariées de force.
dans le conte d'origine, au moins depuis la version italienne, on nous apprends à distinguer la beauté du coeur de la beauté du corps.
La mari, la Bête étant enfermée dans l'image d'un monstre jusqu'à ce que la femme, la Belle, se rende compte que cet homme qu'elle n'a pas voulu puisse être gentil, et bon avec elle, et que finalement, ça va, elle aurait pu se retrouver avec un gros connard qui la viole, et qui soit con comme une pelle.
De plus, la Bête est fou d'amour pour sa Belle.
(ce qui n'est pas à prendre à la légère.)


-Il y a toujours une thématique de rejet.
La Bête est rejeté par la société, la Belle est rejetée par ses soeurs, par son village, par tout ce qui passe, parce qu'elle est gentille.
(oui, bah, oui. )

-La thématique de la virginité, et du passage du père au mari.
Je vais pas vous faire l'offense de la métaphore de la rose, mais en gros ça dit:
Le papa va pas cueillir la fleur de sa fille, alors il la file à un autre.
(je vous laisse sur ces images délicieuses. )

-Les forces magiques extérieures.
Le Prince, que ce soit par son comportement, par le comportement de ses parents, etc, offense, une déité naturelle (une fée) ou alors se prends une malédiction sur la mouille à la naissance.

-La thématique de la rédemption.
Le Prince est racheté par sa gentille conduite, et par l'amour de la Belle.
Il ne sait pas quoi faire pour être aimé, il ne s'aime pas, il se hait, il veut être aimé, il n'y a qu'elle, la Belle, qui peut l'en sortir.
Il l'enferme dans sa prison avec lui, et c'est là qu'ils trouveront tous les deux leur liberté.
Elle, libérée de la méchanceté du monde extérieur et des tracas du quotidien, lui libéré de sa bestialité et de sa solitude.

-Les serviteurs animaux, ou les petit personnages qui font que les deux protagonistes ne sont pas entièrement tout seuls dans leur château.

-C'est la séparation des personnages qui dévoile l'amour de la Belle.
Elle ne supporte pas de se retrouver loin de sa Bête.
Et c'est ainsi qu'elle sait qu'elle l'aime.
(sébo.)

-Les influences humaines extérieures qui cherchent à faire du mal (installées surtout par Cocteau).
On cherche à détruire le couple, par jalousie ou cupidité.
(et d'autant plus que dans la famille de Belle, ils ont tous l'air un peu méchants/concons/ou carrément niais, mais bref.)

Voila pour le résumé de la base.
(c'est important pour ce qui suit directement.)

-Sur ces magnifiques entrefaites, il y a eu un film (et non pas celui avec la nana de Smallville, je veux pas en parler, j'ai vomit.)

J'ai nommé, La Belle et La Bête de Christoph Gans, sorti l'année dernière. 





Et ce film est Parfait.
Il reprends les points les plus intéressants des romans français et du Disney, en rajoutant une touche de cohérence et un background mignon à la Bête.
(enfin, mignon, si on aime les femmes mortes, évidement.)

Bon, ça va spoil, donc si vous l'avez pas vu, stop.

Ce film raconte l'histoire basique du marchant, trois fils trois filles, dont Belle.
Leur mère est morte.
Soudainement, le marchant est ruiné. Tristitude. Il doit aller vivre à la campagne, et Belle s'y fait très bien, alors que ses frères et soeurs hurlent à la mort.
Jusque là tout va bien dans le meilleur des mythes.

Ensuite, par miracle, un de ses vaisseaux marchands est retrouvé, comme dans le roman, les soeurs lui demandent d'aller chercher des robes etc, avec sa fortune retrouvée, et Belle désire avoir sa rose parce qu'elle ne peut pas en faire pousser dans son jardin.
(remember.)

Arrivé au port avec son fils aîné qui est sensé être son héritier, il découvre que, bon, ce qu'il y a sur le vaisseau va payer ses créanciers.
Il tempête, mais rien n'y fait, le voila tout aussi pauvre qu'au départ, et il trouve maille à partir avec des bandits à qui un de ses fils doit de l'argent.

On peut reprocher à Gans cette touche là, mais c'est là la fameuse menace extérieure apportée à la fois par Disney et Cocteau.
Celle qui apporte le dénouement, et qui a l'intelligence de mettre en parallèle à l'histoire d'amour de la Belle et la Bête, l'histoire d'amour du bandit et de sa sorcière de gitane.
(élément de magie comme on retrouve dans les autres contes, avec l'histoire de la mauvaise fée.)



tu le sens mon gros hommage? 


Le père fuit, se retrouve paumé en rentrant chez lui, château de la bête, festin et coffre d'or, comme dans la version de Villeneuve, et finalement, il repart chez lui, son cheval pansé, et chargé de tout ce que ses filles lui avaient demandé.
Finalement, sur son chemin, il croise un énorme bosquet de roses, et il décide donc d'en cueillir une pour belle.

A ce moment, là, la Bête arrive et lui sort le speech habituel:
Une de tes filles sinon agrougrouh, méchant.

Belle se sacrifie, comme à son habitude dans les autres contes, et chuchote la formule magique à l'oreille de son cheval.
NB: dans les traditions écrites, c'était souvent une bague qui lui permettait de retourner auprès de la bête, et parfois le cheval qui l'y menait tout seul, donc, une formule magique sur le cheval, et plouf, l'affaire est réglée.

Elle se retrouve chez la Bête qui lui offre les plus beaux habits, la plus belle chambre, et une liberté totale sur son domaine.
La Bête exige aussi de venir dîner avec elle tout les soirs.
Belle n'est pas réellement d'accord, craignant la Bête, mais elle accepte, puisque la Bête ne semble pas lui vouloir tant de mal.
(bon, elle flippe quand même sa race.)

La nuit venue, elle rêve.
Elle rêve de la vie du prince qui habitait dans ce château.
(spoil)

Le Prince était marié à une femme superbe. Il n'avait que deux obsessions  elle et une biche dorée (note, dans les contes, ce sont des cerfs dorés qui conduisent les carrosses des fées) qu'il rêve d'attraper.
Elle lui demande de renoncer à cette biche, et il accepte si elle lui donne un fils.
Elle tombe enceinte, il est fou de joie mais lui ment.
Il continue la traque de la biche, et finalement, l'abat devant les portes de son château.

Attention retournement de situation: 




Comme c'est un conte, la biche, c'était sa femme.
cqfd.

Une nymphe, fille du dieu de la forêt, transformée en femme par amour pour lui.
La dieu de la forêt le maudit, lui et tout les habitants du château. Il transforme les chasseurs et amis du prince en statues de pierres, gardiennes du domaine, et le maudit, lui, jusqu'à ce qu'il trouve quelqu'un pour l'aimer.

Bref, Belle met plusieurs nuits pour voir tout l'histoire, et entre temps, elle trouve le bosquet où la nymphe changée en statue gît, le carreau d'arbalète toujours planté dans son coeur.
Elle découvre aussi les petits habitants du château, des petit animaux changés par magie, et qui la suivent partout.
Elle a aussi régulièrement des repas avec la Bête, où elle apprends à mieux le connaitre derrière sa rudesse, et sa férocité. On la voit également fascinée par le Prince qu'elle voit la nuit en rêve.

La Bête lui a défendu de sortir la nuit. Mais parce que "Belle" et que depuis Cocteau, Belle est têtue et fait rien de ce qu'on lui dit, elle sort la nuit.
Elle découvre la Bête, poussé par son instinct de chasseur depuis la malédiction du dieu de la forêt, subir sa nature animale et dévorer sauvagement sa proie à même le sol de sa chambre.

Terrifiée, Belle s'enfuit.
(again, ça c'est le Disney style.)
La Bête la rattrape.
Et lui avoue qu'elle veut son amour.

Belle lui refuse.
Le lendemain, elle demande à voir sa famille.
La Bête lui accorde, et lui apprends comment revenir la voir, en soufflant la formule au cheval.

Quand la Belle rentre chez elle, elle trouve son père mourant, et ses frères et soeurs ébahis de la voir si bien vêtue. Et comme les frangins ont maille à partir avec les brigands du début et qu'ils craignent un peu pour leur soeur, ils vont vendre la Bête aux dits-brigands, en leur montrant les riches atours de Belle et en leur promettant mille fois plus.

Le cadet s'oppose à ce plan, se fait cogner par les aînés qui vont avec les méchants casser du Vicent Cassel  de la Bête féroce.

La Belle se réveille de la chambre de son père malade pour trouver son petit frère fort marri, qui lui avoue tout.
Elle a soudain peur pour la Bête, ayant comprit que la Bête et le Prince ne faisaient qu'un. Finalement, l'absence, et la menace de mort pesant sur la Bête lui font voir ses sentiments, elle l'aime et ne désire pas sa mort, qui serait pour elle insupportable.
(comme dans le conte.)

Elle essaye de revenir jusqu'à lui, mais sans le cheval, elle se retrouve sans moyen d'y parvenir.
Finalement, elle demande l'aide du dieu de la forêt, avouant une première fois son amour.
Elle y arrive tandis que les brigands se castagnent avec les statues gardiennes du domaine de la Bête.
(petit rappel aux serviteurs tous changés en statue dans le conte de Villeneuve, car oui, le fait que tout le monde soit changé en statue pour ne pas révéler le secret de la Bête est présent dans les contes.)
Belle arrive à temps pour préserver l'humanité de la Bête et l'empêcher de tuer tout le monde.

Finalement c'est la Bête qui se fait avoir (derechef) et cataclysme final, tout les méchants sont réduits en bouillie, et tandis que la Belle n'abandonne pas la Bête blessée, le brigand abandonne sa gitane, mettant l'accent sur la superficialité d'un amour uniquement basé sur le désir en opposition à l'amour pur de la Belle, un amour qui se construit et qui peut durer face aux épreuves.

Le brigand n'hésitera pas une seconde à sacrifier sa gitane pour garder le trésor, et d'autant plus pour sauver sa vie.
Mais lui aussi trouve la mort, tué par les ronces du bosquet de rose de la femme morte de la Bête, une manière de condamner la lâcheté et l'abandon.
Pendant ce temps, La Belle amène la Bête, aidée de ses frères, dans sa chambre, au sommet du château, alors que tout s'effondre autours d'eux.
Dans sa chambre se trouve une source miraculeuse, qui avait déjà soignée les mains de Belle alors qu'elle était juste arrivée au château, et la belle y plonge la Bête, espérant qu'elle vive.

Tout les éléments nécessaire à la fin de la malédiction étant là dès le début mais nécessitant l'intervention de Belle. Comme dans les contes.
(je me répète.)

Face à cet amour sincère, la malédiction est levée, et la Bête redevient le Prince.
Ils partent vivre heureux à la campagne, et ont des enfants.
La Belle et le Prince cultivent des roses et s'aiment.
Happy end. 


Et Vincent Cassel.
je n'ai rien à ajouter.
Vincent Cassel. 
Alors.
Il se trouve que j'ai fait tout cet article parce que j'en ai un peu marre des gens qui disent n'importe quoi sur ce sujet, sur ce conte, et sur ce film.

Déjà, le Syndrome de Stockholm.
Le NOMBRE de petit malins qui se croient intelligent en disant "hurdurdur la Belle et la Bête ssé tro naz, tavu, c'est le Syndrome de Stockholm kel a la Belle, huhulol."

NON!
Au 17è c'était pas le Syndrome de mon cul, c'était LA VIE.
Les filles étaient VENDUES et c'était comme ça.

Ensuite, si un des deux persos doit avoir le syndrome de ta soeur, c'est la Bête. C'est lui qui est enfermé, et pour des raisons injustes ou des caprices de fée (et allez pas me dire que dans le Disney c'est justifié, c'était un môme, rappelez vous de vous à onze ans et taisez vos bouches), dans un château, et dans SON PROPRE CORPS.

Il doit trouver quelqu'un pour l'aimer, mais PERSONNE ne veut l'approcher parce qu'il est trop moche, même s'il est gentil. (ok, pas dans les films, il est plutôt rude, mais allez me dire qu'il est fondamentalement méchant et qu'il fout la Belle au pain sec et à l'eau dès qu'il a reprit deux trois skills en communication. )
Il veut juste quelqu'un pour briser sa solitude alors il enferme la Bête avec lui, mais il lui LAISSE LE CHOIX.
Dans tout les contes il est précisé qu'elle doit venir de sa PROPRE VOLONTE.
Il ne l'oblige pas à l'aimer, il la rends maîtresse de son royaume, et il lui offre tout ce qu'elle désire.

Tu parles d'un syndrome de Stockholm.
C'est pas geôlier, c'est un pauvre mec emprisonné dans un corps disgracieux, que tout le monde déteste, et qui se fait carpette devant une fille.

Allez crever avec vos remarques de mécréants.




Ensuite, le film de Gans.
Ce film reprends tout les éléments du mythe, et en fait un ensemble très joli (déjà, et pour que le cinéma français sorte quelque chose de ce niveau, en général faut s'appelle Annaud ou Jeunet. ) cohérent avec le conte d'origine, et laisse le côté merveilleux l'emporter.

Cette adaptation jongle avec la racine réelle du conte, ce qu'en a reprit Disney et qui est intégré dans l'imaginaire collectif, et apporte un background largement nécessaire à un conte soit vide, soit lourd (et pédophile.)

Non, toute la magie n'est pas expliquée.
Non.
Voila.

Oui, le brigand est une bonne idée, parce que les forces extérieures cupides SONT une bonne idée, qu'une histoire d'amour superficielle pour contrebalancer une histoire d'amour réelle est une bonne idée.

Et OUI l'histoire du prince est une bonne idée.
Parce que ça le maudit en le rendant bestial, une Bête qui chasse, une Bête sanguinaire, ça lui donne un côté désespéré. Le coup de la femme dans un buisson de rose, buisson qu'il protège, donne à la fois une très belle image de son amour immense pour sa femme morte qu'il a trahi, et la rose qui passe d'une femme à l'autre est une image de fin de deuil et de don de soi (rose et virginité, je rappelle) absolument magnifique.

Le fait que la femme soit une nymphe de la forêt n'est absolument pas choquante.
C'est une très bonne idée, que de punir la Bête par son lien avec la nature. De le punir pour un crime affreux.
(il tue sa femme ET son enfant à naître, je rappelle. )
Et ce meurtre lui fait perdre presque toute attache avec son humanité.

Cette humanité c'est Belle qui a lui rends, en l'empêchant de tuer.
Cette fois, il écoute la femme qu'il aime. Il retient sa main.
Il fait ce qu'il n'a pas pu faire auparavant.
Et c'est un symbole fort.

Bref.
ce film est bien, et j'avais envie de faire un article parce que je n'en peux plus du nombre de conneries sans nom qui sont débitées tout les jours sur le sujet.
Syndrome de Stockholm...
Bon sang de...
Bref.

Des bisous.
Portez vous bien.

3 commentaires:

  1. Très bel article, je ne connaissais pas tout l'historique =). En passant, Le prince qui tue sa femme et son enfant à naître me rappelle un peu Herakles qui, frappé de folie, tue sa femme et ses enfants, et subit lui aussi une condamnation divine afin d'expier sa faute.

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  2. Wahou, t'as du faire des recherches de malades. C'était vraiment hyper intéressant. Je me suis aussi intéressées aux contes (et oui andersen fait pas les plus jojos!) Cet article était hyper méga intéressant. J'ai envie de voir le film maintenant XD

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  3. Article très intéressant ! (moi aussi ça m'a donné envie de voir le film xD)
    En revanche il y a quelque chose que je n'ai pas très bien compris.. J'avais déjà lu quelque part que la Belle et la Bête, symboliquement, c'était apprendre aux femmes à accepter leurs maris même si ce sont des "monstres" (à la formidable époque des mariages arrangés, donc). C'est d'ailleurs plus ou moins ce que tu dis au début de ton article. Mais tu expliques à la fin que cela signifie aujourd'hui l'acceptation de l'autre malgré les apparences. À quel moment ç'a changé ? Pourquoi aujourd'hui on ne peut pas y voir encore une manière de dire aux femmes "accepter vos maris même si ce sont des connards, devoir marital etc" ? (surtout que dans le cas de Disney, les premiers films sont assez puritains, et véhiculent pas toujours une très bonne image des femmes) (désolée je ne suis pas très claire ^^')

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