vendredi 4 janvier 2013

Et je fais bien ce que je veux, en fait.

"T'as ENCORE changé de mec?"
"T'es un petit peu inconstante, franchement."
"Toi, t'façon, tu restes jamais longtemps célibataire."
"Tu me désespères, meuf."
"Ah. Encore. Et ça va durer combien de semaines, ce nouveau délire?"

Wadafuq, man.
(Thor kiffe ce gif, il se frotte contre l'ecran en ronronnant.)
(Ce qui prouve que mes sujets ont des goûts sûrs.)

Ceci est l'article nécessaire.

Oui, j'ai ENCORE "changé de mec".
(Mes dieux, quels termes triviaux. On dirait que vous parlez de chaussures, quoi.)
(Bonjour le respect.)

Alors plutôt que de dire à mes amis d'aller se faire foutre avec un manche de pelle (ce que je ne fais pas, parce que je les aime), j'écris un article pour répondre à ces accusations qui me saoulent plus que tout et qui perturbent le karma du royaume.

Petit historique:

Fin lycée, je suis sortie avec un mec qui m'a faite cocue avec la moitié de Dobor.
J'ai juré sur ma vie de ne jamais faire subir ça à personne. Ne serait-ce que par respect de ma propre douleur, et de ma propre honte.

Puis, j'ai eu 17 ans, et je suis tombée amoureuse.
A-MOU-REU-SE.
Ca me faisait mal quand je me levais, mal quand je parlais, je ne pensais qu'à lui, c'était assez dingue.
J'ai été amoureuse pendant plusieurs mois, puis finalement, ça s'est fini, l'histoire était trop difficile, et je ne supportais pas que ça se passe mal.
J'ai rompu.
Le lendemain de la rupture, je suis allée à l'hosto pour un problème cardiaque foudroyant.
Je n'ai jamais eu la preuve du lien entre les deux, mais j'ai toujours eu un doute.

Je ne parle pas trop souvent de cette histoire.
C'est pas le top kiff de la mort, tu vois.
C'était mon Poète. Mon Amour maudit.
J'étais très tragique, comme fille.
(remarque, je le suis encore, mais plus discrètement.)

J'ai mis plus d'un an à m'en remettre, à en pleurer tout les soirs, à porter sa chemise, à penser à lui, etc, etc...
Le grand Lol.



 Ensuite, je suis allée avec le 'Taleux.
On s'était rencontré dans le bus, on avait bien accroché, passé un mois ensemble à parler, et finalement, il m'avait demandé si, voila quoi, yavait moyen de...
J'étais contente. Je l'aimais bien, moi.
C'était pas mon Poète, mais c'était un mec bien, j'étais bien avec lui, je réapprenais à aimer tranquillement.

Il était gentil le 'Taleux, mais il était un peu psychorigide. Et un peu trop sur Wow.
Il m'a largué comme un malpropre, sous la pluie, parce que j'étais pas assez "gothique" (trololo) pour lui, et que je lui faisais honte.

J'ai adoré.
Se retrouver seul sous la pluie à pleurer et se haïr d'exister, je trouve ça trop sympa.
Ambiance.

Ensuite, j'ai rencontré Soleil.
C'était un jour dégueulasse, j'étais en pleine baisse d'estime de moi-même. J'avais envie de me vomir.
Soleil m'a sourit.
Et ça m'a plu.
On est devenu des amoureux.

Soleil était parfait.
Doux, gentil, attentionné, aimant, etc, etc.
Il a calmé mes angoisses, m'a fait reprendre pied, m'a apprit à aimer avec calme et sérénité.
C'était pas le Poète. C'était pas l'Amour qui prends au tripes, c'était l'amour qui commence en rivière et finit en fleuve tranquille.
Je l'aimais fort.

Mais Soleil était complètement névrosé.
Je devais être comme lui voulait que je sois.
Une fois passé l'euphorie des débuts, il a essayé de complètement me phagocyter.
Il inspectait que ma maison sois propre, que tout sois rangé, que je ne sortes pas avec des fringues trop "goths", trop voyantes, etc, etc...
Je n'avais pas le droit de voir ses amis, ni sa famille, parce qu'il n'osait pas m'imposer auprès d'eux, que je ne faisais pas partie du même monde.

Mais je m'en foutais, je l'aimais.
J'étais bien, j'étais stable.
Même si je n'avais pas le droit d'écouter ma propre musique chez moi, au moins, j'avais une personne qui m'aimait. Et que je pouvais aimer.
Et puis, en amour, je suis parfaitement fidèle (oui, donc), et très dévouée.
Et si ça ne marchait pas, c'était forcément de ma faute.

Puis il m'a largué.
Plaf.
Parce que "toi est moi, on est trop différents, tu vois, moi je suis un hippie, toi t'es une gothique, t'es trop dépressive".

Ooooouh, la vilaine gothique.
Oui, bon, là, j'avoue que j'ai failli sauter d'un pont.

Sauf que.
J'avais le droit de m'habiller. D'écouter autre chose que de la musique de défoncés à l'herbe magique. De penser. De respirer.
Et je me sentais bien.
Si bien...

Mais.
Moi j'étais toute seule.
Après trois ans avec Soleil (aka "hippie de merde, je brûle tes dreads, sale hypocrite"), être seule, c'était vraiment, vraiment moche.
Disons que je pouvais plus vraiment penser à ne pas être "deux".
Je m'étais tellement oubliée dans la relation avec Soleil, toute à mon application d'aimer, que je ne me retrouvais plus.

Sur ces entrefaites, Insecte est arrivé.
Il était sympa, on a parlé, il était intéressé.
Rien de transcendant, c'était sympa, ses amis étaient sympa.
Et puis surtout, l'insecte, il m'aimait bien en tant que personne.
Alors moi, comme je me sentais bien avec lui, j'ai vraiment essayé de faire en sorte que ça marche depuis le début.

Mais bon, voila, trois mois plus tard, je me suis faite lourder.
Parce qu'il n'avait pas de sentiments.
Combo de largages x2.





J'ai un peu pleuré de dépit.
Quelque part, je croyais avoir touché le fond de la pitoyabilité (néologisme, que je t'aime), mais finalement, j'en étais loin.
Je me remettais mal de Soleil (normal, trois ans, quoi), et j'avais envie d'une histoire qui reparte directement comme ça. J'avais pas fait de transition dans l'amour que je donnais aux hommes.
Pour moi, tous les hommes, c'était Soleil.

Sauf que non.

Toujours peu de temps après, il y a eu le Fou.
Un collègue, super beau, avec qui je riais beaucoup, et avec lequel j'avais des relations très naturelles.
Je bavais un peu en le voyais depuis des mois.
Et mon célibat combo l'a interpellé.
On a fait des soirées ensemble, on s'est rapproché, je lui plaisais, il me plaisait.
C'était ni le Poète, ni Soleil, rien du tout.
C'était un très bon copain pour qui j'avais un gros faible.
Et je n'avais aucune raison de dire non s'il avait un faible pour moi.

Ca aurait pu se passer très bien pendant un bon bout de temps (on devait même aller dans la même école) (ça aurait été pas d'bol, remarque) si il n'avait pas été fou amoureux de sa meilleure amie, et qu'il n'avait décidé de partir avec.
Au bout de trois mois.
Combo de largages x3.



Là, du coup, j'ai commencé à me poser des questions.
Est-ce que je donnais trop sa chance à une histoire dès le début?
Sans doute que oui.
Mais pourquoi changer?
Est-ce que ce que je faisais, me mettre avec des garçons sans laisser passer des mois de deuil, c'était bien?
Est-ce que j'étais inconstante, et une grosse salope, au final?

Je n'ai pas réussi à répondre à ces questions.

Et puis, on s'est recontacté avec Écureuil.
Écureuil, c'est ma première fois. Mon premier câlin. Ma première grosse cachotterie (ne jamais dire à la Queen Mother qu'on a fauté avant ses 17 ans. Jamais.)
C'était aussi une histoire laissée en suspens.
On habitait trop loin quand on avait 16 ans. Et je l'ai quitté pour ça.
Parce que, quand tu as 16 ans, que ton amoureux habite à des centaines de kilomètres, tu ne peux pas rester avec. Ou alors tu es TRES amoureuse.
Et moi, mon seul amour qui tue, c'était Poète.
Et le seul amour fleuve qui pouvait tenir la distance, c'était Soleil.

Écureuil est revenu dans ma vie.
Il est revenu, et à joué au yoyo.

Écureuil, il est à l'armée, et il est jamais là.
Et puis, il est jamais sûr de rien. Il était pas sûr de vouloir de moi.
Et pour moi, c'était la solution parfaite.
Je le connaissais, il n'était jamais là, je pouvais me reconstruire sans avoir de comptes à rendre, mais il y avait une présence.

Et puis, j'avais mes amis.
Il y avait Druide, le Frère, Poupette, Papillon de Lumière, et Mew.
(Coucou, qui sont tous ces gens? Ahahah.)
Mew, il était quand même super gentil.
A venir avec moi au cinéma voir des films improbables
A prendre de mes nouvelles, discuter de plein de choses débiles. Ou même de trucs intelligents, faut pas croire.
Quelqu'un d'assez surprenant, en fait.

De l'autre côté, Écureuil, il voulait, puis il voulait pas.
De longs silences. De longs moments à attendre devant mon téléphone.

J'avais pas l'impression d'être sa copine, mais son "coach couple" à lui expliquer tout le temps comment ça marchait.
Il tolérait ma présence, mais ne la cherchait pas.
Il me contactait par acquis de conscience.

Il a essayé deux fois de me quitter.
"Tes sentiments sont plus forts que les miens."
(traduction: "une relation me fait flipper, je préférerai qu'on reste juste des fuck friends, un peu".)
Ca me faisait mal.
Mais j'ai essayé. J'ai vraiment essayé de faire que tout aille bien.

Et puis, avec Mew on a commencé à devenir vraiment des "amis".
J'avais envie de parler tout le temps avec lui, j'avais confiance en lui, et puis, j'avais pas à galérer pour lui parler. Il était là de son propre chef.
Et en plus, il esthétisait à mort, comme garçon.
(Si tu savaiiiiiiis.... Ahahah!! )

Au bout d'un moment, ça m'a claqué à la face.
J'en avais ras le bol d'être le coach sentiments d’Écureuil. J'avais envie de m'en aller pour pouvoir passer tout mon temps avec Mew.
Même si je ne pensais pas avoir la moindre chance, j'avais juste envie d'être le plus possible avec lui.
Mon petit coeur était tout chose.
C'était joli comme pour le Poète, mais tranquille comme avec Soleil.
Et ça, moi, ça mettait plein de coquelicots dans mon royaumes de Bones-Land.

J'ai laissé Écureuil partir.
Il ne voulait pas de cette relation. On était juste amis, après tout.
Combo largages x4.

Et puis, Mew est arrivé tranquillement.

Champ de coquelicots.

Alors oui:
"J'ai ENCORE changé de mec". 




Mais que je trouve quelqu'un pour me dire que je suis désespérante.
Pour réduire mon cheminement émotionnel en une suite coups de coeur sans but, en une suite de caprices.
Que j'en trouve un pour me dire que je suis volage.
Que je n'en ai rien à foutre, et que je papillonne.

Je n'ai jamais trompé personne.
Je n'ai jamais fait de mal à personne.
J'ai toujours suivit mes sentiments.

Avoir tenté de vivre des histoires n'est pas un crime. Surtout si c'est des histoires sincères.
Quoi, j'aurais du porter le deuil?
J'aurais du rester à pleurer Soleil pendant des années alors même que pleurer Poète dans un célibat triste et vide m'avait démolie?
J'aurais du dire non à des débuts d'histoires parce que la morale l'exigeait?

Non.
J'ai mis du temps à m'équilibrer.
Je suis devenue une adulte.
Écureuil m'a permit d'être seule et de trouver un équilibre.
Et d'avoir ensuite de nouveau des VRAIS sentiments.
(Non, pas pour lui, mais il n'en avait pas non plus pour moi.)
Des vrais, des jolis, qui m'ont éclaté à la tête, et que je n'avais pas vu depuis un bail.

Oui, je donne trop sa chance à mes histoires.
Je suis entière, et pas volage.
Quand je suis avec quelqu'un, je me dédie à lui.
Parce qu'une personne mérite qu'on lui donne du temps. Et de l'attention.
Parce que c'est le principe.

C'est comme ça.

Mew est devenu le Roi des Ronces du royaume Bones-Land.
(Une bien belle cérémonie que cette de son couronnement, croyez-moi. Toute la family était là et pleurait à chaudes larmes. Et je vous dit pas, les petit fours...)

Donc.
Redites moi, pour voir.
Que je suis "ENCORE" avec un "mec".

C'est pas "un mec", c'est le Roi des Ronces.

Toc.

(PS: la furry family l'a aussi déclaré "Roi des coussins humains" par décret. Pauvre homme. Une bien lourde tâche que celle là.)





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