vendredi 4 janvier 2013

"Nice ass, bitch."

De retour après quelques jours de "vacances" (pour cause d'ex colocataire pénible.)

Alors, autant prévenir, cet article puera le féminisme.
Vraiment.

C'est cela même.

C'était le soir du nouvel an et je m'étais faite toute jolie.
Bon, jolie en mode "kikoo, je suis une gothique, j'ai un serre taille, des chaussures à plateforme, et un haut de forme, hihihi".
Mais chacun trouve midi à sa porte, et j'étais quand même plutôt mignonne dans mon genre tout en étant décente. (Que ceux qui trouvent encore que le leggin avec une robe courte sont choquants me jettent leurs bas résilles.)

Et donc, me voila partie pour une petite soirée relativement paisible, marchant dans les rues de Dobor.
(L'avantage, quand on est grande et qu'on porte des plateformes de 15, c'est que même en prenant mon temps, avec la taille de ma foulée, j'avance assez vite.)

Arrêt de tram, première épreuve.
Là, un mec passablement "fatigué" (et qui sentait un mélange assez indéfinissable d'alcool et de sueur séchée), m'aborde de manière fort peu courtoise pour me demander où j'ai trouvé mes chaussures.
J'esquive vite, et je lui réponds que je ne sais plus.
Là, le type devient plus insistant, et se met à faire des commentaires assez graveleux sur mon anatomie, en terminant par un "nice ass, bitch."


Je monte dans le tram en lui répliquant moi aussi quelques:
"Go fuck your own mom, sucker." (tant qu'à s'insulter en anglais, autant le faire bien.)

Ensuite, la soirée se passe, on va chez des amis, j'ai droit aux habituels:
"Han elle a les cheveux rouges", mais ça, à la limite, bon.
Puis, chez ces amis, je sors, histoire de me rafraîchir un peu les idées, la soirée ayant bien avancé.
Et là, le système d'ouverture de la résidence étant bien pérave sa race (je lui en veux), je suis restée coincée en bas de la porte pendant une bonne demi-heure avec des mecs complètement bourrés qui se tabassaient.
Et l'un d'entre eux à essayé de me fourrer de force sa langue dans ma bouche pendant un temps fort certain.


Je passe sur les types qui sont venus me parler alors que j'allais juste passer un appel dehors, et sur les relous qui hurlent que "t'es bonne" dans la rue.
Et là, il ne s'agit que d'une seule soirée.

Alors c'est quoi le PUTAIN de problème, les mecs?

En premier lieu, je tiens à dire que je ne prends pas ça pour un compliment.
Surement pas.
Le fait que de parfaits inconnus m'imaginent à poil en train de faire de mettre leur kiki pas propre dedans moi, ou juste imaginent pouvoir me tripoter, alors qu'ils me voient dans la rue pour la première fois, ça me dégoûte.
Et c'est tout sauf respectueux.

Ensuite.
Je.
M'habille.
Comme.
Je.
Veux.

Et que ce soit bien clair.

Si un mec me voit dans la rue et à envie de me tirer par les cheveux jusque dans sa grotte parce que j'ai un décolleté et un jupe, ce n'est certainement pas moi qui ait un problème.
Je vois tellement de fesses de mecs, et de calebards en folie tous les jours en me baladant dans la rue depuis la mode des tailles basses que je pourrais moi aussi harceler les garçons.
Mais je ne le fais pas.
Parce que je suis satisfaite de ce que je suis, de ma sexualité, que je n'ai rien à prouver, et que harceler des gens, c'est un peu un truc de gros blaireau sans éducation.


Alors, donc, c'est quoi votre problème les mecs?
C'est quoi votre putain de problème?

Pourquoi est-ce que vous avez cru une seule seconde que votre insulte, votre tentative d'embrasser une fille de force, votre attouchement dans un bus, votre regard libidineux, vous aiderait dans la vie, ferait de vous une personne plus intelligente, plus intéressante, accomplie dans la vie, et moins frustrée?

Pourquoi est-ce que vous avez cru une seconde avoir le DROIT de poser vos pattes sur une femme?
Qu'est-ce qui vous laisse imaginer avoir ce droit?

Parce que vous avez plus de muscle?
Parce que la femme n'est qu'un objet?
Parce que la femme est faible, la femme se tait?

Parce que vous n'avez simplement aucune idée de comment vous contrôler?
Parce que vous êtes tellement stupides, goujats et sales que vous n'arrivez pas à avoir une fille à vous?


Et dans ce cas, est-ce que vous croyez sincèrement que ce genre de remarques primaires va vous aider?

Nous ne sommes pas des objets, nous sommes des êtres humains.
Et nous ne sommes pas responsable de votre frustration.

Parfois, quand j'attends le bus (et ce, même quand je suis habillée avec des fringues de garçons, baggy, sweat de mon père), des messieurs de l'âge de mon ex-boss (la trentaine), s'arrêtent pour savoir si je "travaille."
Si je suis une pute et que je vais coucher avec eux pour de l'argent.

Alors, je n'ai rien à dire sur les prostitué-e-s qui sont des gens qui gagnent leur vie comme ils peuvent (je pense sincèrement que tout travail qui n'est qu'alimentaire et fait sans aucune passion est une forme de prostitution de soi).
(On peut en parler, les mecs.)

Mais sérieusement.
Ce ne sont pas des hommes laids, ni vieux.
Quel est le problème des ces gens?
Ils pourraient avoir une copine, une femme même.
Ou alors, peut-être qu'ils en ont. Et qu'ils ont laissé leur couple péricliter, et doivent aller passer leur frustration sur des filles qu'ils paient?

Si une femme ne devient à vos yeux qu'un moyen de passer votre frustration, si l'aboutissement de votre vie est de faire subir vos assauts à une jeune femme, la soumettre, alors votre vie est triste.

Et le pire, c'est quand on me dit:
"T'es vu comment tu te fringues? Tu l'as bien cherché, de te faire emmerder."



On me soutient que c'est de la faute des femmes. Qu'elles n'ont qu'à pas être si provocantes.
MAIS OUIIII!
C'est la faute des femmes, suis-je conne!

Est-ce que je crache dans la bouche de chaque ordure qui soutient ça, sous prétexte qu'il est débile, il l'a bien cherché?

Non.
Parce que je suis une personne bien éduquée.
Mais je le pourrais.
Parce que c'est tentant.

Les femmes ne cherchent pas à être agressée, insultées, violées.
Et pas mal de femmes savent se défendre.

J'invite les femmes à se défendre.

Quand un type vous met la main aux fesses dans le bus, foutez lui une mandale, frappez lui dans les genoux, explosez lui les testicules. De toute façon, il n'en a pas besoin.
Quand un sale sale vous siffle, insultez sa mère, ses ancêtres, son chien, et parlez lui de la taille de sa stouquette.
Quand un type essaye de mettre sa langue dans votre bouche sans que vous soyez d'accord, plantez lui votre talon de 12 dans l'oeil, et arrachez lui l'oreille avec vos ongles (vernis avec des paillettes.) (Nous sommes des reines, bordel.)
Et si vous êtes plutôt du genre doc martens que talons de 12, privez le de ses orteils et de l'utilisation de son (petit) pénis.



Je sais bien que la violence appelle la violence, mais dans ce cas, plus les femmes seront faibles, plus les hommes se sentiront forts.
Même s'il ne s'agit que de retrousser les dents et de grogner, faites le. Ca montre que vous pouvez mordre.

Les insultes et les sifflements ne sont pas moins grave que les mains au culs, les attouchements, ou le viol.
Tant que nous seront disposées à laisser penser que nous ne sommes que des objets, nous seront traitées comme des objets.

Personne n'a le droit de disposer de votre corps.
Vous le donnez  à qui vous voulez, et seulement quand vous le voulez.
Personne n'a le droit de vous insulter parce que vous êtes une femme, ou parce que vous êtes habillée court.
Vous avez le droit de vous aimer dans le miroir.
Avoir envie de séduire, et se plaire à soi même ne veut pas dire qu'on a le droit de vous harceler.

Et vous, les hommes.
Calmez-vous.
Un beau jour, ça va vous retomber sur la gueule.
Profond.
(CF: cet article de Jack Parker sur Madmoizelle.)


PS: "gnagnagna tous les hommes ne sont pas comme ça, gnagnagna, yen a des bien, aussi, gangnagna."
Je SAIS!
Je le sais fort bien.
J'en ai deux ou trois sous le coude, dont un en particulier, qui sont de vrais princes de contes de fée.
Mais je suis quand même sifflée tous les jours dans la rue par des lourds en chaleur.
Dites le contraire. I double dare you, mother fucker.

2 commentaires:

  1. C'est sûr qu'il y a des hommes bien, je pense que c'est inutile de le rappeler, vu que s'ils sont des hommes biens et le savent, ils ne devraient pas se sentir concernés par ton article, voilà tout :D

    En tout cas, j'applaudis même des pieds.

    RépondreSupprimer
  2. Merci, merci ^^

    Je savais bien que ça te plairait.

    RépondreSupprimer