jeudi 11 juillet 2013

L'hôpital, ma bataille.

Plus d'un mois sans articles.
Ouais.
Depuis plus d'un mois, je suis au lit, avec des douleurs de folie au dos, que personne sait ce que c'est, que même l'ostheo à baissé les bras...

Et comme avant hier, ça allait TRÈS mal, son altesse a décidé d'appeler SOS médecins. ( Sans doute que de me voir hurler ma race au fond du plumard l'a interpellé.
Et que le médecin, lui, a jugé que, vu mon cas, je serais mieux aux urgences, vu que je ne pouvais ni marcher ni même m'asseoir, il fallait même m'y emmener en ambulance.
(Ouh, ça rigole pas, dis donc.)
(Moi non plus, je faisais pas ma mariole, hein.)
(Seule déception, j'ai pas eu droit à la sirène. Tristitude.)

J'arrive à l'hosto.
Sur mon joli brancard qu'il est beau. Et sexy. Son altesse un peu inquiète derrière moi.
Et là, formalités administratives diverses. Puis on me parque aux urgences.
Et là, le fin commence.

Avant toutes choses, je tiens à rappeler que j'avais MAL.
Genre...
MAAAAAAAL.
Voilà.
Le décor est posé, on peut reprendre.  

Premièrement, évaluer ce que j'avais.
Évaluer la douleur.
Première interne, très gentille, qui me palpe ( oui, là ça fait mal, oui, là aussi, et là, AH NON FAUT PAS TOUCHER J'AI MAL ), me fait marcher ( beuheuheu, j'veux pas marcher.... J'ai maaaaaaal.... )' me fait pousser sur ses mains avec mes pieds pour vérifier que j'ai pas de paralysie, etc.
 Puis seconde interne.
Cinq minutes plus tard.
Exactement LES MÊME tests de merde.
Belle communication dans l'équipe.
Bref.
Cela dit, elles ont testé un premier antalgique, en me disant que si ça allait pas, on allait me filer de la morphine parce que aie.

Sur ce,direction la radio. On m'a mit un truc sur les nichons pour que je chope pas le cancer, on a prit la photo, y avait rien, j'avais toujours aussi mal, on m'a ramenée aux urgences.
Vous avez toujours aussi mal? oui? Bon, on vous file de la morphine alors.
(Vu que je me tordais de douleur et que les trucs qu'ils m'avaient filé me faisaient que dalle, sur le coup, ça me semblait une putain de bonne idée.)
Du coup, avant ça, ils m'ont prit du sang, puis ils m'ont envoyé dans un box.

Et la prise de sang, les tests du genre "tire sur mon doigt", et la radio, ça à été les seuls tests qui m'ont été fait. De la journée.
Il était 16h. Je suis arrivée à l'hosto à 15h.
J'y suis restée jusqu'à 2h du matin.
...
Si.

Après la prise de sang, ils m'ont mise dans un box.
Seule.
Sans soin.
Avec la porte fermée.
Pendant plus de deux heures.

(ah, si, un truc à retenir. Je n'avais pas bu depuis 14 heures. Rien mangé depuis la veille.)
(bref.)

Au bout de deux heures dans mon box, à avoir (un peu) mal, (trololol, en fait, j'avais envie de crever), son Altesse, avec qui je communiquais depuis le début par texto, est arrivé avec ma mère.
En me disant que les mecs m'avaient juste oubliée.
Genre, à part un interne qui venait de prendre son service, et qui m'avait vu sur le cahier d'admission, personne voyait qui j'étais.
Ce qui veut dire que si personne n'était venu leur rappeler mon existence, je restais là encore quelques heures.
...
Du coup, ils m'ont refais les mêmes examens, posé les même questions...
Et demandé si j'avais encore mal.

...
Bien sûr que oui, j'ai mal.
J'ai mal, j'ai soif, j'ai faim.
J'ai mal parce que la perfusion, ça fait une heure et demi qu'elle est vide, que le sang est remonté le long du tuyau jusqu'à la molette de réglage, que les internes, ça fait trois heures qu'ils m'ont promis de la morphine, je souffre, j'ai soif!

Du coup, ils ont été gentils.
Ils m'ont remis de l'eau sucrée dans ma perfusion.
Et un antalgique lambda.
Et ils m'ont de nouveau laissé dans la salle.
...

La QueenMom et le Roi sont restés quelques temps avec moi.
Puis ils m'ont donné un verre d'eau. pour que je fasse pipi.
Parce que c'était sans doute les reins, mon problème.
Donc que fallait vérifier mes urines.
Puis dix minutes plus tard, ils sont venu me chercher pour que je fasse pipi.

...
Non mais oui, parce que c'est connu.
Quand ça fait 5 heures que t'as pas bu, qu'il fait 35 degrès, il suffit d'un verre d'eau pour aller pisser.
Évidemment, j'ai pas pu faire pipi.
Quand je suis sortie des toilettes (je répète que j'avais tellement mal que je pouvais pas marcher), l'infirmière s'était barrée, je suis rentrée à mon box toute seule.
Sauf qu'on m'avait déplacée.
Et qu'on m'avait mis entre deux vieux.
Séparée avec des rideaux.
Ah, détail amusant.
Tout ce temps j'étais là bas pour un mal de dos très violent?
Alors c'est sûr que le mieux, pour soigner ça, c'est un brancard taille 12 ans.
Vu que je fais plus d"un mètre quatre vingt, c'est sans doute adapté.

Bref.
A 19h passé, son altesse, qui devait bosser le lendemain à 4h du mat, est parti avec la Mom, et me voila toute seule.
Je suis restée à l'abandon pendant encore deux heures.
C'était bien.
Ma perfusion s'est encore vidée.
J'avais tellement mal que si on m'avait proposé de l'opium pur, sur le coup, ça m'aurait semblé une bonne idée. Ça où un grand coup derrière la nuque pour arrêter d'avoir mal.

Puis l'équipe de nuit est arrivée.
Qui m'a posé des questions pour savoir ce que je foutais là.
(nonon, c'est pas une blague.)
Et du coup, la dame médecin de l'équipe de nuit, a dit qu'il fallait que je fasse pipi pour savoir ce que j'avais aux reins, et qu'après on me renverrai chez moi.
Sinon les mecs?
Mon dos?
La douleur?
-Ah vous avez encore mal?
-Oui, je souffre là...
-Bon, on va vous donner un antalgique.
-C'est à dire que la dame des urgences, elle avait dit que...
-Non mais on va pas vous donner de la morphine pour un mal de dos. Vous avez envie de faire pipi?
-Euh, en fait, j'ai soif...
-On va vous donner de quoi humidifier vos lèvres, et des battonets au citron.
-Euh...

Voila.
Des battonets au citron. Pas de flotte ou quasi depuis plus de sept heures, une perfusion vide, et ils voulaient que je fasse pipi.
Parce que c'était les reins. Ils cherchaient une infection dans mes reins.
(oui, je le souligne, c'est important pour la suite.)

Et je suis restée là... pendant des heures.
Pas dormi la nuit d'avant à cause de mon mal de dos, la chaleur, l'épuisement...
Ils ont essayé de me ramener aux toilettes pour que je fasse pipi, mais j'avais tellement mal rien qu'en m'asseyant que, laisse tomber.
Et là, je me suis entendue dire que, si j'y arrivais pas, la sonde, parce que faut pas déconner, fallait me renvoyer chez moi.
Du coup, la dame m'a filé de la morphine, qui m'a crâmé. Et j'ai ENFIN pu me reposer.
Enfin, j'aurais pu si, la fameuse médecin ne m'avais pas réveillée toutes les 10 minutes pour savoir si j'avais pas envie de pisser.

...
Bref.
A plus d'une heure du matin, j'ai enfin réussi à aller aux toilettes.
Toute seule.
-bah, la morphine vous a calmé, vous pouvez y aller.
(oui parce que je pouvais poser un orteil par terre sans hurler, j'étais guérie, hallah est grand.)
Toute seule à aller me démerder avec mes perfusions et mon bocal dans des chiottes pas propres.
...
Voila voila.

Et après.
CINQ MINUTES PLUS TARD.
Ils sont revenus, en me disant que c'était un cystite, et que je rentrais chez moi.
-Mais et mon dos?
-Vous avez encore mal?
-Ca fait plus de trois heures que vous m'avez donné de la morphine, plus de cinq que la perfusion est vide, je peux pas bouger, mon dos est en feu. Quel rapport avec la cystite? Vous cherchiez pas un truc dans mes reins?
-Pour votre dos, allez voir ailleurs (véridique), et non, la cystite n'a rien à voir. C'est pas vos rein. On sait pas ce que vous avez.
...
sauf que j'ai pas calé dessuite, mais...
J'ai pas mal quand je fais pipi. Et Avec le temps que j'ai mis pour y aller, c'est PAS une putain de cystite.

Ma mère est arrivée trois quart d'heure après pour me prendre.
Je pouvais pas marcher, je hurlais de douleur.
Personne m'a aidé à me rhabiller, on m'avais laissé ma radio et mon ordonnance sur les jambes et en vrac sur mon brancard.
A trois heures du matin, j'étais chez moi, à hurler de douleur, sachant que les pharmacies n'ouvriraient pas avant le lendemain, et que son altesse partait au travail quand je suis rentré.

...
"Bah, pour le dos, allez faire une IRM, Madame."
C'est ce que m'a dit le médecin avant de partir.
C'est marrant, je croyais que j'étais dans un putain d'hosto...

Voila...
J'ai réussi à avoir une IRM en urgence demain.
On saura si je suis vraiment dans la merde.

En attendant, ce qui s'est passé à l'hôpital est GRAVE.
Ca s'appelle de la maltraitance médicale.
Soins inadaptés, minimisation de la douleur (quand je lui disais que j'avais mal, à la meuf de nuit, elle me regardait comme si je pleurnichais après être tombée. malheureusement, j'ai déjà eu l'expérience de l'extrème douleur, et je sais quand il faut que je crie parce que c'est grave.) manque de soin, abandon du patient, etc, etc....
C'est grave.

Je veux pas savoir POURQUOI on m'a laissé souffrir dans un hôpital pendant ONZE PUTAIN D'HEURES sans chercher la cause de mon soucis, mais quand tu arrives dans un hôpital pour douleurs lombaires croissantes depuis un mois et demi nécessitant hospitalisation, et que tu repas avec une ordonnance pour une cystite, c'est GRAVE.

Et je suis très TRES en colère.
Si jamais on me trouve quoi que ce soit à l'IRM, je crois que cet hôpital va en prendre tellement pour son grade.....

3 commentaires:

  1. ... pour certains, c'est une histoire d'habitude et puis pour d'autres, on ne s'habitue jamais à cette déshumanisation du malade, on n'est plus qu'un dossier, à une époque où plus que jamais,"ils " parlent de prise en charge de la douleur, du style " la douleur n'est pas une fatalité, parlez en à votre médecin " ; et on en parle, au début de plus en plus fort et puis, lorsque sept ou huit ans plus tard le médecin vous dit qu'il va falloir faire avec, alors là, le cerveau craque, c'est la déprime, et curieusement, on en parle de moins en moins fort, parce que l'on a le sentiment que les autres s'en foutent, même dans le milieu santé ! Au départ, je suis allée à la clinique de Bordeaux Tondu, à côté de chez Julien, et là, comme c'est une clinique privée, j'ai eu des tonnes d'examens.
    J'espère de tout coeur que ton histoire ne sera pas du même style, et que tu vas trouver avec " LE " thérapeute idéal, une solution à ton problème, car le mal au dos, violent, çà te bouffe la tête, et le reste... Je t'aime et je t'embrasse très très très fort. Courage.

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  2. Bein non, on n' hospitalise pas pour une douleur au dos, c'est de la médecine de ville et pas de l'urgence. Bref les urgences n'étaient pas adaptées à la situation et tu as été mal prise en charge, ce qui est logique. Il aurait fallu te rendre chez ton médecin qui t'aurait prescrit, par exemple, des piqûres d'anti-inflammatoire. Des examens complémentaires. Et à l'imagerie, on décide ensuite s'il y a besoin d'une opération. Les urgences, c'est bon par exemple si tu te fais une fracture.

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  3. C'est le médecin d'urgence qui m'a envoyé à l'hôpital parce que je ne pouvais pas me déplacer à moins qu'on me porte. J'ai pas choisi d'y aller, et les hôpitaux, si je peux les tenir loin de moi, en général je le fais.

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