samedi 12 janvier 2013

Anorexie, boulimie, thérapie. Vous êtes toutes jolies.


(Warning un:Dans le cadre d'une démarche de positivisme et de thérapie, cet article ne sera illustré qu'avec des photos de ma face.)
 (Warning deux: A la base je devais faire un sujet sur pourquoi les jeunes blancs qui se prétendent rastas, c'est nuls, mais finalement, c'est grave intolérant, et ça me correspond pas. On trouve bien sa spiritualité où on veut, il est temps de s'ouvrir l'esprit, nous sommes adultes. C'est pas parce que j'ai eu une mauvaise expérience que je dois me venger sur tout les dreadeux de la terre). 



Hier, ma copine Mitaine (oui, ce sera ton nom) m'a envoyé un message comme quoi c'était le drame et qu'elle avait prit du cul, et qu'elle rentrait plus dans ses jeans, qu'elle en était obnubilée.
Et elle me demandais si y avait pas moyen d'en faire un article.
"Un article sur les meufs obsédées par la taille de leur cul", m'a t-elle précisée.




Il se trouve qu'en ce moment, je fais une grosse fixette sur mon corps.
J'ai perdu beaucoup de poids ces dernières semaines, mes pantalons ne me serrent plus, je rentre presque dans du 38. Et j'ai peur de regagner ce poids.
Je me regarde dans la glace, et je m'aime mieux, mais en même temps, je m'aime moins, parce que je suis plus exigeante.

Et quand Mitaine m'a demandé si je pouvais faire un article, ça a fait tilt dans ma tête.
Oui, ça peut être rigolo, un article sur les obsessions du corps.
Mais est-ce que j'ai vraiment envie de passer au vitriol des petites minettes qui, comme moi, souffrent de leur rapport avec leur corps, au point de se dire que c'est la catastrophe quand elles prennent du ventre? Qui envisagent de suite l'impact social que peut avoir cette prise de bidou?
Est-ce que j'ai vraiment envie de faire un article sur des filles obsédées par la taille de leur culs alors que nos corps sont enfermés par une norme sociale qui nous oblige à nous faire mal pour être "beaux"?

Même moi, avec mon tatouage "liberté", je ne déroge pas à la règle.
Je me trouve trop grosse. Bien trop grosse.
Et c'est complètement con, parce que je sais que je suis sexy dans le genre "fille aux cheveux rouge avec des formes".
Mitaine aussi, elle est sexy. Tellement sexy qu'elle est modèle pour des photographes.




Alors c'est quoi notre putain de problème?
Ce problème qui fait que, au delà de devoir renouveler notre garde robe quand on prend de la fesse et de la cuissaille, c'est le regard du miroir qui nous culpabilise.

Quand j'étais jeune, au lycée, j'ai arrêter de bouffer. Je suis descendue sous la barre des 68 kilos. Ce qui est, pour mon mètre quatre-vingt-trois, la limite de la maigreur.J'aimais mon corps à ce moment là; je me sentais légère. Et je faisais du sport. J'étais bien.
Après, je suis tombée malade, j'ai du arrêter le sport, j'ai grossi. Et finalement, je me suis mise à ne plus me reconnaître dans le miroir.
(C'est con, hein. Huhuhu. Au moins, c'est rafraîchissant, le matin, une face étrangère qui vous dévisage.)
Surtout que, quelques temps plus tard, un mec m'a sorti qu'il ne me trouvait plus désirable depuis que j'avais prit du poids.
J'ai encore arrêter de manger.
En fait, je ne sais pas me nourrir correctement.

Je vois des filles qui sont si mince qu'elles en sont maigres, et je les trouve belles.
Et pourtant, objectivement, elles n'ont rien de désirable.
On m'a juste seriné que c'était beau. 



Est-ce que je trouve, objectivement, que c'est beau?
Non.
J'aime les  corps, tous les corps.
J'ai fait du dessin de nu dans mon Ecole d'art. On avait des modèles jeunes, vieux, rondes, maigres... Et ils étaient tous beaux.
Notamment une, qui m'a marqué. Une femme sublime, percée au visage, et très ronde à l'époque.
Je n'ai jamais autant aimé dessiner quelqu'un. Qu'est-ce qu'elle était belle. Charismatique. Majestueuse.
J'avais envie d'être comme elle.
Et pourtant, je ne me supportais vraiment pas à l'époque, alors que passais mon auguste fessier dans un 42.

Bien sûr c'est rigolo.
Quand Mitaine me dit qu'elle tristoie parce qu'elle passe plus dans ses jeans, alors qu'objectivement, elle est sublime, ça a un rien de ridicule.

Mais je regarde les filles toutes maigres qui refusent de se nourrir parce qu'elles se trouvent moches.
Et je regarde les femmes rondes qui se laissent aller parce qu'elles se disent que personne ne voudra d'eux, alors qu'elles sont si belles...




On nous oblige à vouloir se conformer à un type de morphologie alors que nos corps sont tous différents.
On nous demande de se briser pour rentrer dans un carcan alors que ce serait plus efficace de nous demander de nous aimer telles qu'on est.

On trouve la vraie beauté quand on cultive les dons que l'on possède. C'est pareil pour le corps. On devrait l'aimer tel qu'il est.

Objectivement, je ne ressemblerait jamais à cette fille que je jalouse. Plus mince, plus fine, plus musclée.
Par contre, celle là, la magnifique dame avec une taille et des fesses, oui, ça, je peux être aussi bien gaulée qu'elle, si je fais attention à la manière dont je me regarde.
Si je fais attention à mon corps parce que je l'aime.

Nos corps sont devenus des objets.Des outils.
Des présentoirs.
Nos corps ne nous appartiennent plus, et nous ne sommes que des purs esprits, décorporés, habitués à souffrir dans des enveloppes "empruntées" et maltraitées.

C'est comme ça qu'on voit des filles s'arrêter de manger. Parce qu'elles se haïssent. Qu'elles n'ont plus de lien avec leur corps.
Ou qu'on en voit d'autre manger trop. Et se faire vomir.
C'est comme ça qu'on ne sait plus se nourrir, qu'on culpabilise, qu'on cesse de se faire du bien, et que nos corps deviennent des poubelles.


Comment est-ce qu'on peut avoir envie de faire du bien, de donner du bien, quand on se met deux doigts au fond de la bouche pour se punir d'avoir trop mangé?
Comment est-ce qu'on peut avoir envie de se faire toucher quand on lutte contre sa propre faim ou sa propre vision de soi même?
Comment est-ce qu'on peut avoir envie d'être vu, de plaire, quand on se trouve répugnant en se regardant dans un miroir?
Comment est-il possible d'avoir une sexualité saine et décomplexée quand on passe son temps à espérer que l'autre n'a pas vu votre graisse, ou votre cellulite? Parce que, sans rire, à poil dans un lit, il-elle l'a vu, votre cellulite. Et pourtant, il a quand même envie de faire des choses qu'on ne raconte pas aux enfants.
Et vous, vous avez vu ses cheveux gras, ses boutons, ses vergetures, ses poils en trop, etc, etc... Et vous avez encore envie de vous le-la faire, là, tout de suite, sur le canapé du salon (ou la moquette de la salle de bain, vous êtes libres de forniquer où bon vous semble, braves gens), et dans toutes les positions, encore.

Et si jamais vous n'avez personne qui veut vous faire des truxs sous la couette, parce que vous n'osez pas, que vous vous trouvez trop gros-gras-maigre-grand-acneique (barrez les mentions inutiles), etc, etc... Sortez de chez vous, allez dans un bar, en boite, n'importe où, et vous verrez que, quel que soit la taille de votre bourrelet, il y aura des gens pour avoir envie de vous.


C'est avec votre corps que vous aimez et exprimez. C'est avec votre corps que vous ressentez.
Avec ce corps détesté, ce corps qui n'est pas assez beau.

C'est ce corps qui vous permet de ressentir les caresses, la chaleur, les bisous.
C'est avec lui que vous aimez, que vous donnez, que vous grimpez aux rideaux. Avec lui que vous donnez du plaisir, que vous en ressentez.
Remerciez le pour ça.
Aimez le, chérissez le.
Considérez le comme une extension de vous même et non plus comme un outil, un objet de décoration.
Le bonheur de l'âme dépends aussi du plaisir du corps. Quand le corps est satisfait, l'âme ne doit pas se sentir coupable.
Je suis sûre que c'est à cause de ça, les problèmes d'impuissance et de frigidité.
(Comment ça je vais trop loin? Comment tu veux prendre ton pied si tu passes ton temps à te sentir observé quand tu sesque? OUI, on t'observe, c'est le but du jeu. Dans le noir et chaque premier samedi du mois, c'est fini, tout ça.)

A côté de ça, on s'en balance de vos trois kilos de trop.
Le corps n'est pas une machine de guerre.
Si vous n'entrez pas dans votre jean, mangez des pommes pendant une semaine pour ne pas avoir à racheter un autre jean, pas parce que votre reflet vous donne envie de vomir.
Il faut prendre le problème dans le bon sens.

"Un article sur les meufs obsédées par la taille de leur cul", m'a t-elle dit.
Je crois que je suis allée plus loin que le sujet de base.
Mais c'est pas plus mal.




Oui, je sais, je suis partie en disant que je ne me supportais pas.
Mais je crois que je m'aime bien maintenant.
Ca ne veut pas dire que je trouve que mon corps n'est pas perfectible et que je n'ai pas envie d'éliminer ma cellulite (parce que là, ça esthétique que dalle, la cellulite), mais ça veut dire que je peux m'aimer dans la glace et me trouver sexy sans entrer dans une schizophrénie du genre "je suis bonne mais je me trouve à gerber".
(Surtout qu'à côté de Mew son Altesse qui a un corps de sportif, bon, moi, hurm hurm, je devrais faire travailler les fessiers. Ne serait-ce que parce que ça ferait du bien à mes jambes.)

J'aime bien mon corps.
Je m'aime bien.

J'ai faim.

(Hey, ma petite Mitaine, c'est ptètre pas l'article que t'attendais, mais j'ai fait au mieux.)

7 commentaires:

  1. Mais mon altesse sérénissime te trouve belle et a envie de faire avec toi des trucs qu'on ne raconte pas aux enfants

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  2. Je t'en prie, je n'attend que toi, mon Roi.

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  3. J'allais commenter, puis j'ai vu cet échange, et du coup je n'ose p'us... ._.

    (SI BORDEL HAHAHA)

    Je pense que lorsqu'on n'aime pas du tout la vue de la cellulite (moi, je suis tranquille, je sais même pas ce que c'est), le truc est de muscler les zones atteintes, et pas de manger moins. Je pense que ce sera plus efficace, et que côté "rapport avec son corps", c'est bien plus bénéfique.

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  4. Hey^^

    Oui, t'as bien raison.
    Je fais des petit exercices dans ma chambre. Parce que niveau sport, j'ai des petit soucis au niveau santé XD
    D'où un gros conflit avec mon corps aussi.

    Je cherche un sport qui me permette de me muscler en douceur.
    Du coup, je pense que je vais faire de la pole dance XD

    (merci pour les conseils.)

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  5. HEy Junkie Bird Pictures !

    A propos de la pole dance je voulais te dire que c'est une très bonne idée, je m'y suis mise, et franchement c'est devenue une partie de ma vie dont je ne pourrais plus me séparer.. Sur la barre, je suis belle, je suis forte, j'ai confiance, et je fais facilement des fiures très belles et impressionante.. Je ne suis pas grosse, stupide, faible.. Sur ma barre j'oublis le reste :)

    A toutes ceux et tous ceux qui ont un problème avec leur corps, nottament les tca, je vous le dis parceque je susi dedans depusi quelques années, ce sport peut vous aider a vous accepter, a vous sculpter un corps sans s'en rendre compte, à avoir un peu plus confiance en vous..

    Bref, fallais que je le dise, pour ma part ça à été une révélation..

    Bravo pour cet article, il est génial..

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  6. Je trouve qu'il faut aussi différencier ceux qui sont trop gros pour de vrais des ouineurs professionnels qui pleurent dès qu'ils ont 5 kg de trop. En gros, mettre du 42 en faisant plus d'1 m 80, bein pour moi ce n'est pas être gros.

    Au delà de l'apparence dont au final, on en a rien à cogner, le surplus de poids cause surtout des gros problèmes de santé : diabète, troubles cardiaques car souvent hypercholesthérolémie, arthrose prématurée, douleurs diverses (dos, genous, articulations...), risque de cancer plus élevé etc.

    Bien trop souvent, vous faites des articles pour dénoncer le culte de l'apparence en omettant le principal...'

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  7. Le problème c'est que l'apparence , on en a pas rien à cogner. Pas les gens qui je connais et qui sont soignés pour anorexie, par exemple. L'apparence est la clé de tout. Le corps est désincarné.

    Va dire à quelqu'un qui se hait, qu'il soit trop gros ou trop maigre, qu'il risque de mourir.
    J'en parlais à une de mes très bonnes copines, anciennes anorexique justement. Et sa réponse a été sans appel : "on en a rien à cogner;"

    Le principal, oui, c'est que ces gens peuvent crever.
    Mais qu'on les a tellement désincarnés de leur corps qu'ils n'en ont rien à taper. Et qu'ils sont rejetés pour ce qu'ils sont, qu'ils ne s'aiment pas, qu'ils se haissent même, gros ou maigres. Alors, annonce leurs qu'ils vont crever plus tôt, même d'un cancer, et ça ne sera rien de plus qu'une information de merde dans leurs vies. Voir un soulagement pour certains.

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