vendredi 28 décembre 2012

... And Beyond.



J'ai envie d'aller plus loin.

Je regardais des photos avec la pin-up des bacs à sable (ma frangine), histoire qu'elle me montre des photos de ses amies qui avaient des appareils de compet' (à 14 ans, le même Nikon que ma Kaméra. J'ai mal. Tuez-moi.), et je me suis rendue compte que les délires des nanas de 14, 15, 16 ans, étaient les mêmes que pas mal de copains et copines à moi.
Les cigarettes, "fume avant que la vie ne te fume" (putain, mais on a quel âge pour dire ça, les mecs?), la drogue, les intérieurs sombres, la facette sans paillettes du rock 'n roll, et les amours adolescentes, les êtres torturés...
CLICHE!
Est-c'e qu'on a aucune personnalité, aucune originalité, ou est-ce qu'on essaye tous de s'autodétruire?
Est-ce que c'est si amusant?

D'ailleurs, pour vous dire à quel point c'est ennuyeux, quand je tape "smoking", "pills", ou "drugs", sur tumblr (tumblr est la réponse à toutes mes interrogations existentielles, avec tumblr, je prends le poul de l'underground. Là, il est en service réa, clairement.), je ne tombe que sur des photos d'ados qui vont de 14 ans à quasi 30 (on peut-être ado à 30 piges, j'ai des exemples.), et qui "fument", "posent avec des pillules", "font langoureusement sortir de la fumée de leur bouche", "prennent un air pénétré sur des photos en noir et blanc avec un halo".
Merde, quoi.
C'est tellement pas drôle.
C'est tellement cliché.
Tellement revu.
Et, finalement, de la petite goth sous sa mèche à la pin-up des collèges, du hipster à moustache au métalleu qui grogne, on a tous le même délire.
TOUS.
(Bon, ptètre pas le métalleu. Lui, il réussi à être plus hipster que le hipster. Mais quand même.)

On rêve TOUS de noir et blanc.
De couleurs instagram avec des halos vintage.
On a tous des envie rock 'n roll.

...
C'est NUL!!
J'en ai RAS LE BOL!
Ca me SAOULE!

(je crois qu'on a bien comprit le côté vénèr' de l'histoire, là. )

J'ai envie d'aller plus loin que ça.
C'est chiant, ça.
Les airs pénétrés, la souffrance adolescente.

Voila.
Tout comme lui.
(Brian, il y a un rôle pour toi quand tu veux. On s'appelle.)

Je veux dire:
Bien sûr que j'y suis sensible et que ça me touche.
Moi aussi j'aime les halos, et les filles aux jambes filiformes qui fument d'un air triste.
Mais j'en ai un peu ras le cul, quoi. De cette complaisance nombriliste.
Si l'art est nombriliste, l'art adolescent est une putain d'attention whore gothique.
Avec des smokey eyes dégoulinants et les dents jaunes.
(quand on fume à 14 ans, faut pas s'étonner.)
(bien fait pour ta gueule.)
(attend tes 15 ans, au moins. )

Le nombriliste égocentré de l'ados détruit à cicatrices, qui est beau dans sa souffrance, le tout dans un halo instagram.
Je pense qu'on peut aller un petit peu plus loin, non?

Je veux faire mieux.
La souffrance est sublimée depuis les tragédies grecques, et même si Phèdre était elle aussi une putain d'attention whore, elle avait trouvé le moyen de le faire avec classe.
On peut le faire avec classe.
On peut dépasser la douleur.
On peut rendre belle la solitude.
On peut faire du poétique sans halos instagrams.

Le défis du mois:
(mois de janvier, on est le 28, z'ètes pas fous?)
Arriver à finir mon court métrage-autoportrait, et le court métrage de la Rock Star (ouaih, un copain, lui c'est clairement la réincarnation de Sid Vicious, en propre.) sans rentrer dans le pathos, attention-whore, halo instagram, ados de merde.
(et pourtant, dieu sait si la souffrance adolescente, je m'y roule, mais les clichés, ça me gonfle, au final.)

C'est parti!
On y croit.
Ca suffit les conneries, là!



2 commentaires:

  1. Génération disney oublié et remplacé par la télé-réalité et les séries ados qui font chier. Les jeunes ne savent même plus exprimer leur souffrance tellement ils se roulent dedans langoureusement. Forcément, si l'on a pas connu le bonheur simple et sain dans son enfance comment peut-on le comparer à la douleur? Comment peut-on se servir de cette douleur pour faire quelque chose de grand, de beau, de concret? Génération blasée qui veulent tous nous baiser... Au final, on perd le vrai sens des mots. Douleur. Chagrin. Solitude. Beauté. Ces mots sont tellement sortis à la sauce du lieu commun qu'ils ont été dénaturés pour nourrir une jeunesse qui se scarifie en postant ses cicatrices sur facebook et qui a tellement joué à l'ado/destructeur/torturé que même pour nous adulte ostensiblement attardés la douleur et la tristesse sont devenus clichés.

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  2. *applauses*
    exact.
    La douleur est banalisée.
    Décadence.
    Je préférais la décadanse.

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